•  Profession : “ elficologue ”

     

     

     

     Pierre Dubois est un personnage étonnant. Cheveux, barbe et moustache longs et blancs « parce que

    le “ petit monde ” aime mieux ça qu'un costard à la Bernard Tapie ». Ce fou de surnaturel, de

    fantastique et de merveilleux consacre sa vie aux elfes et aux fées. Cette passion née dans son

    enfance a orienté sa vie. Quand il annonce « elficologue » en guise de profession, on pourrait le

    prendre pour un allumé. Les maisons d'édition le pensaient à la fin des années soixante quand elles

    refusèrent ses premiers ouvrages. Heureusement pour les amateurs, elles ont changé d'avis.

     

     

     

    Deux dictionnaires imposants sur les elfes et les fées, des bandes dessinées, des comptines

    assassines et des bouquins fantastiques plus tard, le membre fondateur du Centre de l'imaginaire

    arthurien en forêt de Brocéliande n'a rien perdu de son enthousiasme. Sa maison sert de sanctuaire

    aux figurines de lutins et de fées et abrite des chouettes effraies bien vivantes. Chaque jour, avant de

    se mettre à l'écriture, il prépare un whisky, quelques miettes de tabac et des fleurs pour le « petit

    monde ». Et il lui parle, comme le faisaient Stevenson aux Samoa et le philosophe Gaston

    Bachelard.

    “ Écologie de l'âme ”

    Croit-il vraiment en ces êtres merveilleux ? Oui et non. Il adore le réalisme magique d'Alice, le petit

    décalage qui fait basculer dans le monde imaginaire, il s'intéresse à la quête. « Le monde des elfes et

    des fées est ce qu'il y a de meilleur en nous. J'espère qu'il existe. J'ai construit ma vie autour d'une

    possibilité que ce rêve se réalise, que la morale du conte existe. Les fées disent : “ Nous sommes les

    gardiennes de la nature ”. C'est une forme d'écologie de l'âme pour que l'être humain ne se nécrose

    pas. Aujourd'hui, j'ai peur que la surabondance d'effets spéciaux dans les livres ne tue le monde

    enchanté qui est en nous. Et fasse fuir les fées de l'autre côté du miroir. »

    Source : nouvelle république

     

     


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  •  

     

     

     

      Qu'est ce que la gnose ?

    Une des plus concises et des meilleures définitions de la gnose est donnée dans le livre "Les Religions", dirigé par Jean Chevalier, éditions CEPL, 1972, page 160 : 

    "La gnose est une doctrine, qui fleurit dès les premiers siècles du christianisme dans les cercles ésotériques et qui prétendait assurer le salut des hommes par la perfection de la connaissance,  la connaissance  approfondie de l'homme devait conduire celui-ci à la connaissance même de Dieu, car l'homme émanant de Dieu, est en réalité de nature divine."

    Au point de vue historique, (en faisant abstraction des cénacles pré-gnostiques) on compte notamment dans les premiers siècles du christianisme, jusqu'à soixante dix mouvements qui se réclament de la gnose. Ces mouvements, certains diront sectes, sont d'une valeur trés inégale. Chacun spécule sur le monde à sa façon autour du thème de la chute de l'homme et de sa remontée vers Dieu. Chacun érige un système pour expliquer le monde à l'aide d'une phraséologie complexe et le plus souvent mystérieuse. Aux thèmes chrétiens s'ajoute un ensemble de doctrines, parfois de rites, empruntés en proportion variable aux religions à mystères du bassin méditerranéen, à la philosophie grecque, à l'ésotérisme judaïque, à l'Egypte, à Babylone, à la Perse, et sans doute même à l'Inde. La gnose ou les gnoses, sont le fruit d'un complexe syncrétisme religieux. Au fil du temps d'autres mouvements, plus ou moins chrétiens, se réclamant de la gnose, ou, que l'on rattache à la gnose, apparaissent. Un des derniers, et des plus sérieux, est celui qui naît vers 1970 aux Etats-Unis dans les milieux scientifiques, et qui est dénommé généralement gnose de Princeton, nom de l'université d'où il commence à rayonner.

     

     

     

     

    La Gnose, la Connaissance et la Science

     Le nom gnose vient du grec gnôsis qui signifie "connaissance". La gnose, veut, ou prétend, éclairer  les hommes au moyen de la Connaissance. En cela, on a pu dire, à tort ou à raison, qu'elle s'oppose aux croyances reposant sur la foi. En règle générale, la gnose considère l'homme comme un être entravé par sa condition humaine, et qui doit entamé sa remontée vers Dieu  grâce à une connaissance libératrice. Connaissance, à la fois de lui-même, mais aussi, et l'on peut dire, surtout, du monde dans lequel nous vivons. C'est pour cela, que les textes gnostiques contiennent souvent de longues, fastidieuses et complexes énumérations qui ont l'ambition de décrire la création dans son ensemble. Si, dans les premiers siècles du christianisme, les fondateurs des mouvements gnostiques laissent entendre qu'ils se rattachent par des voies mystérieuses aux enseignements secrets donnés à ses disciples par Jésus, les mouvements postérieurs se relient à la connaissance par d'autres voies. Distincte de tous ces mouvements la nouvelles gnose américaine, naît de la réflexion de physiciens, d'astronomes, de cosmologues, de biologistes... est la seule à se réclamer de la science pure. Partant de méthodes scientifiques, elle veut décrire, expliquer le monde et son origine à l'aide des sciences, principalement des sciences physiques. 

    La Gnose et le Logos 

     

     

    Pour tous les systèmes gnostiques des premiers siècles chrétiens, la création se ramène au schéma du cercle. En résumé, l'être humain qui est issu de la chute doit se libérer de la matière qui l'entrave pour remonter vers Dieu à l'aide de l'Esprit. L'Esprit de Dieu planant sur le monde, et l'homme ayant enfoui au plus profond de lui-même une part divine, il peut s'élever, de ciel, en ciel, jusqu'à la Lumière d'où il tire son origine, grâce au Logos qui transcende le Monde. Si, il concentre ses forces spirituelles, une raie de Lumière peut pénétrer dans sa prison charnelle, inonder peu à peu sont être, et le libérer par la Connaissance. Il atteint ainsi un des buts suprêmes, l'illumination, phostismos, en grec : la gnose est symbolisée par un feu illuminateur et générateur.

      Le Logos et la Logique

    Le Logos est un mot d'origine grecque signifiant, parole, raison, raisonnement. Pour les philosophes stoiciens et néo-platoniciens le Logos désigne la raison immanente, l'ordre du Monde. La Logique, du grecLogiké, quant à elle, est la science du raisonnement juste. Le fondateur de la Logique est Aristote (384 -322 av. J C). Cette discipline prend comme objet le jugement en tant qu'il s'applique à la distinction du vrai et du faux. Son but est de parvenir à une conclusion à partir d'un raisonnement construit sur des vérités incontestables et vérifiables. Pour qu'un raisonnement et sa conclusion soient conformes à la Réalité, il est nécessaire que le sujet qui pratique cette science qui touche à la Raison se dépouille de ses passions, de ses illusions, de ses préjugés... Il en en est de même pour celui qui veut suivre un raisonnement logique. Les gnostiques des premiers siècles pourraient dire qu'il faut se libérer des contraintes de la chair pour atteindre les zones où règne l'Esprit... Cependant, ce qui est vraiment dommage avec les gnoses antiques, c'est que leurs fondateurs ne pratiquent pas cette forme de logique. En effet, de nombreux textes gnostiques cherchent à décrire l'ensemble de la création. Cette description consiste essentiellement à nommer et à énumérer une trés complexe hiérarchie d'entités, de forces, de puissances : les éons, qui seraient les éléments constitutif du Plérôme, le cercle divin issue de l'émanation. Il ne s'agit, en fait, que d'une suite d'affirmations péremptoires, consistant principalement à donner des noms aux divers éléments constituant le Plérôme. Même si cette description s'élève généralement de cercle en cercle selon un ordre logique, il est bien évident qu'un tel procédé, qui s'apparente à du dogmatisme, n'a aucun rapport avec la Logique proprement dite : la Logique étant avant tout une science rationnelle dont les éléments constitutifs et les déductions sont vérifiables.

    Enfin du nouveau sur La Gnose avec Le Livre des Sept Sceaux (Apocalypse 5-8). Le livre événement qui réconcilie Rationalisme, Philosophie, Esotérisme et Religion.   

    Le Livre des Sept Sceaux a été publié le 26 décembre 2001. Il est basé uniquement sur la Logique (en intégrant les acquis de la Logique Moderne) et l'Evidence. Aprés un prologue, Le Livre des Sept Seaux comporte douze chapitres. La première partie (chapitres 1 à 8) est fondamentale. Elle contient le raisonnement logique qui mène vers la connaissance grâce, entre autres, au pouvoir évocateur des noms. Au début du chapitre initial est le niveau zéro de la Connaissance, nous sommes revenus à l'origine du Monde. En manifestant et en nommant les choses, la Logique les faits émerger peu à peu du néant comme si elles rayonnaient aux premièrs jours de la Création. En parallèle, l'ouverture des Six premiers Sceaux permet le passage des Portes, et l'accès chaque fois, à un point de vue différent sur le Monde. Conséquence du raisonnement, la Connaissance s'élève graduellement au fil des chapitres. Elle converge et culmine à la Septième Porte, le chapitre de synthèse, où est révélé le Nom Caché de Dieu.

     

    "Quiconque en est encore au lait ne peut suivre un raisonnement sur ce qui est juste, car c'est un bébé. Les adultes, par contre, prennent de la nourriture solide, eux qui par la pratique, ont les sens exercéà discerner ce qui est bon et ce qui est mauvais." (Hébreux 5 - 13.14)

    La seconde partie (chapitres 9 à 12) prend une forme nettement plus littéraire pour éclairer l'ensemble du livre par un jeu de réfraction.

    "Il n'appartient qu'à l'esprit de lire, de voir et de concevoir l'esprit." (Martinès de Pasqually)

     

    Prologue du Livre des Sept Sceaux  

     

    Toi, qui as quitté la grande route pour venir ici, apprends, dès maintenant, ceci : l'étroit chemin que tu vas emprunter est pénible et ne cesse de grimper, degré après degré. Il te demandera une attention de tous les instants, sous peine de rester sur le bas côté ou, si tu as pris de la hauteur, de glisser irrémédiablement dans le vide. Aussi avance à ton rythme, pas à pas, sans jamais te presser, en assurant fermement ta marche sur les degrés précédents. Si, adossé à la paroi, tu te sens trop éprouvé, n'hésite pas à t'arrêter, ou même à redescendre quelques marches pour mieux pouvoir surmonter un passage difficile. Ici, le temps ne compte pas, ni la peine. Seul importe le chemin. Etroite voie, qui te permettra le passage des Portes, si tu ressens, en-toi même, le poids de tes pas, la dure nécessité du parcours. Si, à force de patience et de ténacité, tu réussis à t'élever et à franchir tous les degrés, lorsque s'entrouvrira la Septième Porte, tu pourras apercevoir l'Horizon, le Monde t'apparaîtra sous un nouveau jour, d'immenses terres vierges s'offriront à ta vue...

    Mais tu auras, alors, - en toute conscience -  la lourde responsabilité de ton devenir...

    Sommaire du Livre des Sept Sceaux   

     

            Prologue                                                                                                                

    1. Sur les choses premières    
    2. Première Porte
    3. Deuxième Porte
    4. Troisième Porte
    5. Quatrième Porte
    6. Cinquième Porte
    7. Sixième Porte
    8. Septième Porte
    9. Après les Sept Portes
    10. Exhortations - Préceptes - Remarques, questions, koâns, certitudes
    11. Sur des choses célestes et sur des choses d'ici-bas
    12. Sur les choses dernières   

    _________________________________________________________________________________

    LE LIVRE DES SEPT SCEAUX (La Gnose)

    207 pages, format 15x21, couverture pelliculée 300 gr., reluire : cousu collé. ISBN 2-9517603-2  

    Avec Le Livre des Sept Sceaux,   découvrez  enfin  La Gnose,  prenez  le chemin  de l'Ascension, devenez un Porteur de Lumière...


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  •   Qu'est ce que la gnose ?

    Une des plus concises et des meilleures définitions de la gnose est donnée dans le livre "Les Religions", dirigé par Jean Chevalier, éditions CEPL, 1972, page 160 : 

    "La gnose est une doctrine, qui fleurit dès les premiers siècles du christianisme dans les cercles ésotériques et qui prétendait assurer le salut des hommes par la perfection de la connaissance,  la connaissance  approfondie de l'homme devait conduire celui-ci à la connaissance même de Dieu, car l'homme émanant de Dieu, est en réalité de nature divine."

    Au point de vue historique, (en faisant abstraction des cénacles pré-gnostiques) on compte notamment dans les premiers siècles du christianisme, jusqu'à soixante dix mouvements qui se réclament de la gnose. Ces mouvements, certains diront sectes, sont d'une valeur trés inégale. Chacun spécule sur le monde à sa façon autour du thème de la chute de l'homme et de sa remontée vers Dieu. Chacun érige un système pour expliquer le monde à l'aide d'une phraséologie complexe et le plus souvent mystérieuse. Aux thèmes chrétiens s'ajoute un ensemble de doctrines, parfois de rites, empruntés en proportion variable aux religions à mystères du bassin méditerranéen, à la philosophie grecque, à l'ésotérisme judaïque, à l'Egypte, à Babylone, à la Perse, et sans doute même à l'Inde. La gnose ou les gnoses, sont le fruit d'un complexe syncrétisme religieux. Au fil du temps d'autres mouvements, plus ou moins chrétiens, se réclamant de la gnose, ou, que l'on rattache à la gnose, apparaissent. Un des derniers, et des plus sérieux, est celui qui naît vers 1970 aux Etats-Unis dans les milieux scientifiques, et qui est dénommé généralement gnose de Princeton, nom de l'université d'où il commence à rayonner.

    La Gnose, la Connaissance et la Science

     Le nom gnose vient du grec gnôsis qui signifie "connaissance". La gnose, veut, ou prétend, éclairer  les hommes au moyen de la Connaissance. En cela, on a pu dire, à tort ou à raison, qu'elle s'oppose aux croyances reposant sur la foi. En règle générale, la gnose considère l'homme comme un être entravé par sa condition humaine, et qui doit entamé sa remontée vers Dieu  grâce à une connaissance libératrice. Connaissance, à la fois de lui-même, mais aussi, et l'on peut dire, surtout, du monde dans lequel nous vivons. C'est pour cela, que les textes gnostiques contiennent souvent de longues, fastidieuses et complexes énumérations qui ont l'ambition de décrire la création dans son ensemble. Si, dans les premiers siècles du christianisme, les fondateurs des mouvements gnostiques laissent entendre qu'ils se rattachent par des voies mystérieuses aux enseignements secrets donnés à ses disciples par Jésus, les mouvements postérieurs se relient à la connaissance par d'autres voies. Distincte de tous ces mouvements la nouvelles gnose américaine, naît de la réflexion de physiciens, d'astronomes, de cosmologues, de biologistes... est la seule à se réclamer de la science pure. Partant de méthodes scientifiques, elle veut décrire, expliquer le monde et son origine à l'aide des sciences, principalement des sciences physiques. 

    La Gnose et le Logos 

    Pour tous les systèmes gnostiques des premiers siècles chrétiens, la création se ramène au schéma du cercle. En résumé, l'être humain qui est issu de la chute doit se libérer de la matière qui l'entrave pour remonter vers Dieu à l'aide de l'Esprit. L'Esprit de Dieu planant sur le monde, et l'homme ayant enfoui au plus profond de lui-même une part divine, il peut s'élever, de ciel, en ciel, jusqu'à la Lumière d'où il tire son origine, grâce au Logos qui transcende le Monde. Si, il concentre ses forces spirituelles, une raie de Lumière peut pénétrer dans sa prison charnelle, inonder peu à peu sont être, et le libérer par la Connaissance. Il atteint ainsi un des buts suprêmes, l'illumination, phostismos, en grec : la gnose est symbolisée par un feu illuminateur et générateur.

      Le Logos et la Logique

    Le Logos est un mot d'origine grecque signifiant, parole, raison, raisonnement. Pour les philosophes stoiciens et néo-platoniciens le Logos désigne la raison immanente, l'ordre du Monde. La Logique, du grecLogiké, quant à elle, est la science du raisonnement juste. Le fondateur de la Logique est Aristote (384 -322 av. J C). Cette discipline prend comme objet le jugement en tant qu'il s'applique à la distinction du vrai et du faux. Son but est de parvenir à une conclusion à partir d'un raisonnement construit sur des vérités incontestables et vérifiables. Pour qu'un raisonnement et sa conclusion soient conformes à la Réalité, il est nécessaire que le sujet qui pratique cette science qui touche à la Raison se dépouille de ses passions, de ses illusions, de ses préjugés... Il en en est de même pour celui qui veut suivre un raisonnement logique. Les gnostiques des premiers siècles pourraient dire qu'il faut se libérer des contraintes de la chair pour atteindre les zones où règne l'Esprit... Cependant, ce qui est vraiment dommage avec les gnoses antiques, c'est que leurs fondateurs ne pratiquent pas cette forme de logique. En effet, de nombreux textes gnostiques cherchent à décrire l'ensemble de la création. Cette description consiste essentiellement à nommer et à énumérer une trés complexe hiérarchie d'entités, de forces, de puissances : les éons, qui seraient les éléments constitutif du Plérôme, le cercle divin issue de l'émanation. Il ne s'agit, en fait, que d'une suite d'affirmations péremptoires, consistant principalement à donner des noms aux divers éléments constituant le Plérôme. Même si cette description s'élève généralement de cercle en cercle selon un ordre logique, il est bien évident qu'un tel procédé, qui s'apparente à du dogmatisme, n'a aucun rapport avec la Logique proprement dite : la Logique étant avant tout une science rationnelle dont les éléments constitutifs et les déductions sont vérifiables.

    Enfin du nouveau sur La Gnose avec Le Livre des Sept Sceaux (Apocalypse 5-8). Le livre événement qui réconcilie Rationalisme, Philosophie, Esotérisme et Religion.   

    Le Livre des Sept Sceaux a été publié le 26 décembre 2001. Il est basé uniquement sur la Logique (en intégrant les acquis de la Logique Moderne) et l'Evidence. Aprés un prologue, Le Livre des Sept Seaux comporte douze chapitres. La première partie (chapitres 1 à 8) est fondamentale. Elle contient le raisonnement logique qui mène vers la connaissance grâce, entre autres, au pouvoir évocateur des noms. Au début du chapitre initial est le niveau zéro de la Connaissance, nous sommes revenus à l'origine du Monde. En manifestant et en nommant les choses, la Logique les faits émerger peu à peu du néant comme si elles rayonnaient aux premièrs jours de la Création. En parallèle, l'ouverture des Six premiers Sceaux permet le passage des Portes, et l'accès chaque fois, à un point de vue différent sur le Monde. Conséquence du raisonnement, la Connaissance s'élève graduellement au fil des chapitres. Elle converge et culmine à la Septième Porte, le chapitre de synthèse, où est révélé le Nom Caché de Dieu.

     

    "Quiconque en est encore au lait ne peut suivre un raisonnement sur ce qui est juste, car c'est un bébé. Les adultes, par contre, prennent de la nourriture solide, eux qui par la pratique, ont les sens exercéà discerner ce qui est bon et ce qui est mauvais." (Hébreux 5 - 13.14)

    La seconde partie (chapitres 9 à 12) prend une forme nettement plus littéraire pour éclairer l'ensemble du livre par un jeu de réfraction.

    "Il n'appartient qu'à l'esprit de lire, de voir et de concevoir l'esprit." (Martinès de Pasqually)

     

    Prologue du Livre des Sept Sceaux  

     

    Toi, qui as quitté la grande route pour venir ici, apprends, dès maintenant, ceci : l'étroit chemin que tu vas emprunter est pénible et ne cesse de grimper, degré après degré. Il te demandera une attention de tous les instants, sous peine de rester sur le bas côté ou, si tu as pris de la hauteur, de glisser irrémédiablement dans le vide. Aussi avance à ton rythme, pas à pas, sans jamais te presser, en assurant fermement ta marche sur les degrés précédents. Si, adossé à la paroi, tu te sens trop éprouvé, n'hésite pas à t'arrêter, ou même à redescendre quelques marches pour mieux pouvoir surmonter un passage difficile. Ici, le temps ne compte pas, ni la peine. Seul importe le chemin. Etroite voie, qui te permettra le passage des Portes, si tu ressens, en-toi même, le poids de tes pas, la dure nécessité du parcours. Si, à force de patience et de ténacité, tu réussis à t'élever et à franchir tous les degrés, lorsque s'entrouvrira la Septième Porte, tu pourras apercevoir l'Horizon, le Monde t'apparaîtra sous un nouveau jour, d'immenses terres vierges s'offriront à ta vue...

    Mais tu auras, alors, - en toute conscience -  la lourde responsabilité de ton devenir...

    Sommaire du Livre des Sept Sceaux   

     

            Prologue                                                                                                                

    1. Sur les choses premières    
    2. Première Porte
    3. Deuxième Porte
    4. Troisième Porte
    5. Quatrième Porte
    6. Cinquième Porte
    7. Sixième Porte
    8. Septième Porte
    9. Après les Sept Portes
    10. Exhortations - Préceptes - Remarques, questions, koâns, certitudes
    11. Sur des choses célestes et sur des choses d'ici-bas
    12. Sur les choses dernières   

    _________________________________________________________________________________

    LE LIVRE DES SEPT SCEAUX (La Gnose)

    207 pages, format 15x21, couverture pelliculée 300 gr., reluire : cousu collé. ISBN 2-9517603-2  

    Avec Le Livre des Sept Sceaux,   découvrez  enfin  La Gnose,  prenez  le chemin  de l'Ascension, devenez un Porteur de Lumière...


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  •  

     

     I.- Le symbolisme est un langage

    Le langage est un moyen de communication : il permet à quelqu’un de dire quelque chose à une ou plusieurs autres personnes. Comme tel, il repose sur des signes conventionnels qui demeurent intangibles.

    Un langage se définit par son vocabulaire, sa syntaxe et les caractéristiques qui lui sont propres; le symbolisme, comme tout langage, n’échappe pas à cette règle.

    a.- Un vocabulaire 

    Les signes utilisés demeurent valables quel que soit le contexte, qui peut varier dans le temps et dans l’espace. 
    S’ils n’ont pas toujours exactement le même sens, celui-ci restera en relation avec tous les autres sens possibles et en cohérence avec le sens initial.

    Ainsi, trouve-t-on constamment le symbole de la “Vierge Mère”, quelle que soit la civilisation (vierges gravides de la Préhistoire ou belle Artémis, farouche et féconde).

    De la même manière, l’arc-en-ciel représente dans toutes les mythologies un pont entre le ciel et la Terre, une alliance entre le Créateur et la création.

    Dans toutes les symboliques, l’apothéose ou la spiritualisation sont figurées par le passage du carré au cercle, du cube à la voûte étoilée (à la sphère), de l’équerre au compas (observables dans tous les édifices religieux, églises, mosquées, temples bouddhistes, etc. mais particulièrement avec les Christ Pantocrator au centre et sommet de la coupole des églises byzantines). 

     I.- Le symbolisme est un langage

    Le langage est un moyen de communication : il permet à quelqu’un de dire quelque chose à une ou plusieurs autres personnes. Comme tel, il repose sur des signes conventionnels qui demeurent intangibles.

    Un langage se définit par son vocabulaire, sa syntaxe et les caractéristiques qui lui sont propres; le symbolisme, comme tout langage, n’échappe pas à cette règle.

    a.- Un vocabulaire 

    Les signes utilisés demeurent valables quel que soit le contexte, qui peut varier dans le temps et dans l’espace. 
    S’ils n’ont pas toujours exactement le même sens, celui-ci restera en relation avec tous les autres sens possibles et en cohérence avec le sens initial.

    Ainsi, trouve-t-on constamment le symbole de la “Vierge Mère”, quelle que soit la civilisation (vierges gravides de la Préhistoire ou belle Artémis, farouche et féconde).

    De la même manière, l’arc-en-ciel représente dans toutes les mythologies un pont entre le ciel et la Terre, une alliance entre le Créateur et la création.

    Dans toutes les symboliques, l’apothéose ou la spiritualisation sont figurées par le passage du carré au cercle, du cube à la voûte étoilée (à la sphère), de l’équerre au compas (observables dans tous les édifices religieux, églises, mosquées, temples bouddhistes, etc. mais particulièrement avec les Christ Pantocrator au centre et sommet de la coupole des églises byzantines). 

     

     

     

     

     

     

     c.- Caractéristiques 

     

     

    * C’est un langage antérieur à tout discours articulé :
    - L’enfant s’exprime par le dessin avant de savoir écrire ou organiser sa pensée. De la même manière, le "langage associatif" exprime des intuitions fortes avant qu’un discours issu d’une réflexion ait pu être formulé.
    * C’est un langage universel :
    - Il est doublement universel, car, antérieur à la babélisation des langages, il peut être, de ce fait, compris par quiconque, quels que soient sa langue et son niveau de culture.
    * Il n’est cependant pas contraint par l’unité de sens :
    - Son interprétation n’est pas fermée ; elle demeure libre sur différents plans, ouverte à des compréhensions nouvelles, à la lumière de la progression des sciences, par exemple. 
    Toutefois, ces interprétations nouvelles doivent demeurer cohérentes avec la chaîne des significations antérieures.
    Langage non contraint par la rigueur logique : langage prélogique ou “surréaliste”, il exprime, par ses moyens, des vérités difficiles à élucider. Ainsi, le thème de la “Vierge-mère” exprime une idée d’autant plus forte qu’elle est totalement illogique. Elle est pourtant constante dans toutes les mythologies. L’Œil dans un Triangle est une image forte qui atteint la totalité de l’Être, aussi insolite qu’elle puisse paraître. 
    * C’est donc un langage qui permet un discours plus large que le discours logique. Si le discours logique expose, par définition, un message issu d’une réflexion - donc d’une pensée consciente - le symbolisme, comme tout Art, peut projeter des visions oniriques, sortes de rêves orientés et édifiants, qui sont les produits de l’Inconscient.

     

     

     

     

     

     C’est le langage de l’Inconscient 

    a. L’Inconscient dans le psychisme humain 

    Notre vie psychique est un bouillonnement énergétique, dont l’élément conscient - donc connu - ne représente qu’une partie. Cette partie consciente, d’importance variable, n’est pas la plus déterminante.
    Beaucoup de choix instinctifs nous sont en réalité dictés - de manière plus ou moins heureuse - par notre inconscient, lequel s’avère souvent, tout en nous restant inconnu, notre véritable “Maître”. La "tenue du récipiendaire” représente parfaitement l’aveuglement et l’asservissement du profane que celui-ci restera tant qu’il n’aura pas "reçu la lumière", en même temps, elle désignera la cause de sa vulnérabilité (son affectivité) et les effets de cet état (le boitement).
    L’inconscient se réduit le plus souvent au subconscient, complexe de désirs inavoués, de traumatismes passés, de vexations et frustrations accumulées, véritable tortionnaire de l’âme, qui ne demande qu’à exploser d’autant plus violemment qu’il aura été refoulé et ignoré, agressant au besoin l’entourage ou une proie éventuelle, attirant la riposte elle-même agressive de ces derniers.

    * Le Rituel du premier degré du REAA en définit les causes et les manifestations : l’ignorance, l’ambition et les illusions, c’est-à-dire la vanité.
    * Mais il nous indique également qu’il existe un Inconscient supérieur, que l’on peut appeler surconscient, qui doit se révéler notre véritable Maître et dont nous devons “restaurer la royauté”.
    Qu’avez-vous vu en recevant la Lumière ?
    - Le Soleil, la Lune et le Maître de la Loge.

     

     

     

    http://beaujarret.fiftiz.fr/blog/3871,le-svastika.html

     

     

     Et le rituel de préciser :

    - Le Soleil, c’est la Raison, la Lune l’Imagination et le Maître de la Loge, le Principe conscient qui s’illumine sous leur double influence.
    De même qu’au Soleil correspond l’Orateur et à la Lune le Secrétaire, le Delta lumineux s’identifie au Maître de la Loge qui en délivre le message : clairvoyance, impératif éthique, intelligence divine (la " Parole " ou le " génie " évoqués dans des grades ultérieurs).
    Rappelons que le psychisme est une énergie non élucidée générée par l’inconscient et cherchant un moyen d’expression. Elle ne peut s’exprimer par un discours rationnel requérant une élucidation préalable. Elle le fera donc de manière onirique, la seule qui lui soit possible.
    Comme le subconscient, créateur de cauchemars ou de visions infernales, le surconscient s’exprime par des images apaisantes, “paradisiaques” qui nous invitent à retrouver l’unité au-delà de la dissociation (rassembler ce qui est épars) et de

     

    l’harmonie, au-delà des tiraillement contradictoires.

     

     

     

     

     

     

    On retrouve cette structure dans la symbolique maçonnique :

     Et le rituel de préciser :

    - Le Soleil, c’est la Raison, la Lune l’Imagination et le Maître de la Loge, le Principe conscient qui s’illumine sous leur double influence.
    De même qu’au Soleil correspond l’Orateur et à la Lune le Secrétaire, le Delta lumineux s’identifie au Maître de la Loge qui en délivre le message : clairvoyance, impératif éthique, intelligence divine (la " Parole " ou le " génie " évoqués dans des grades ultérieurs).
    Rappelons que le psychisme est une énergie non élucidée générée par l’inconscient et cherchant un moyen d’expression. Elle ne peut s’exprimer par un discours rationnel requérant une élucidation préalable. Elle le fera donc de manière onirique, la seule qui lui soit possible.
    Comme le subconscient, créateur de cauchemars ou de visions infernales, le surconscient s’exprime par des images apaisantes, “paradisiaques” qui nous invitent à retrouver l’unité au-delà de la dissociation (rassembler ce qui est épars) et de l’harmonie, au-delà des tiraillement contradictoires.

     

     

     

     

     

    On retrouve cette structure dans la symbolique maçonnique :

     

    c. Toute la démarche initiatique a en fait pour objet de libérer l’adepte de la dictature du subconscient pour rétablir la royauté du surconscient.

    * Dès le Cabinet de réflexion (une caverne), il nous est indiqué que notre vérité essentielle doit être recherchée au fond de notre inconscient : 
    “Visite l’Intérieur de la Terre et, en Rectifiant, tu trouveras la Pierre cachée”
    * Le développement du Rite doit nous mener des ténèbres à la lumière (formulation symbolique du subconscient et du surconscient), de la dualité (ambivalence de la vie, qui se traduit par un déchirement entre des aspirations contraires, symbolisées à la fois par les deux colonnes et par le pavé mosaïque) à l’Unité retrouvée ; de l’équerre au compas, du pavé mosaïque à la voûte étoilée.
    Ces formulations sont évidemment symboliques et démontrent la force éclairante du symbolisme, car elles sont beaucoup plus parlantes que ne pourrait l’être celles permises par l’utilisation du langage ordinaire. On comprend pourquoi la démarche initiatique est appelée “ésotérique”, c’est-à-dire, au sens propre du terme, totalement intérieure et ne souffre aucun discours (obligation du silence et du secret).
    * Dès le premier degré, l’apprenti “est mis en présence de la vérité “, étant précisé qu’"il ne suffit pas à l’homme d’être mis en présence de la vérité pour qu’elle lui soit intelligible. La lumière n’éclaire l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement. Tant que l’illusion et les préjugés nous aveuglent, l’obscurité règne en nous et nous rend insensible à la splendeur du vrai. "

    On ne saurait mieux désigner les ennemis de la lumière : Ignorance, vanité et ambition.

    Dès lors, le Rite “re-conditionne” l’apprenti dans le sens d’un apprentissage de la maîtrise à laquelle il est invité à s’exercer. Silence, secret, mise à l’ordre, discipline de la parole, (quand elle est permise), déambulations, etc… ont pour objet de contraindre à l’abandon des réactions impulsives pour entraîner une réponse réfléchie, donc libre, et, plus précisément, libérée des diktats du subconscient.

    Toute la démarche ultérieure s’analyse en trois opérations :

    * Élucidation par visualisation et explication (second degré) ; 
    * Rectification : purge du subconscient (troisième degré, 1e partie) ;
    * Réalisation initiatique ou restauration du surconscient (2e partie). 

     

     

     

     

     

    III. Le symbolisme, langage du bonheur de vivre 

    Certes, il ne faut pas demander au symbolisme ce qu’il n’est pas capable d’apporter. Ésotérique, il ne peut apporter que des “richesses intérieures”, dont il serait vain de se prévaloir, ce qui met derechef à l’abri de la tentation de s’en glorifier. 

    Mais à ceux qui savent trouver ces richesses intérieures, elles offrent assurément la plus grande satisfaction que l’on puisse espérer dans la vie : le bonheur de vivre.

    Le bonheur de vivre : certes, des événements extérieurs peuvent apporter le malheur : la perte d’un être cher, la souffrance, la maladie, l’infirmité, la ruine ou l’échec. Mais si douloureux soient-ils, ces événements accompagnent cette angoisse de vivre que connaissent les suicidés de l’âme, en proie à d’éternels tourments, incapables de savourer les justes satisfactions de la vie, toujours à la recherche de nouvelles satisfactions qui se révéleront d’autant plus décevantes qu’elles auront été préalablement surestimées. Celui qui tue son surconscient tue sa joie de vivre et tend à compenser cette perte en poursuivant des chimères ou des ambitions, aussi dérisoires que traumatisantes pour l’entourage, lequel réagit lui-même agressivement ou par le mépris (ou une excessive flagornerie qui implique une totale absence d’estime).
    Celui qui a tué son surconscient et se laisse dominer par son Subconscient se condamne à l’enfer, qui n’est pas de l’autre monde, mais immédiat. Sa vie ne peut être supportée que par la fuite, la “distraction”, mais dont il a vite fait le tour. Prédateur pour autrui, il se condamne à la solitude et à la désespérance que cette dernière entraîne.

    Symboliquement, le jeune Maçon reçoit la lumière dans la Chaîne d’Union.

    Ce symbole est particulièrement fort. Tous les jeunes initiés, même s’ils n’en comprennent pas immédiatement la raison et s’ils ont quelque difficulté à exprimer leur émotion, ressentent à cet instant une joie authentique et considérable. Cette joie les conforte dans leur certitude d’être sur le bon chemin. L’Initié se sent sur la bonne voie. À cet instant, sa joie est pure et sa démarche pas encore corrompue par des ambitions dérisoires, comme cela pourra survenir, plus tard, s’il n’est pas vigilant.
    La réalisation initiatique, difficile à exprimer par le langage courant, est parfaitement figurée dans les grandes mythologies (ou les contes de fées, qui n’en sont, le plus souvent, que des versions enfantines) : le héros vainqueur y reçoit toujours une triple récompense :

    * Il est comblé dans sa vie profane : il reçoit en mariage la fille du roi, il reçoit aussi le royaume qu’il saura heureusement diriger ;
    * Il aura une longue lignée, souvent prestigieuse :
    * À sa mort, il sera reçu parmi les dieux ou sera appelé à figurer parmi les constellations.

    Ayant dissous son subconscient, facteur éternel d’insatisfaction, de culpabilité et de remords, il saura "déguster les fruits de la terre" ; sa vie sera féconde (dans tous les domaines de son action) et son passage sur terre ayant été fertile, il aura gagné son éternité.

    Dès son initiation, le nouvel apprenti savoure sa double réintégration :

    * Dans le sens de la vie, dont il comprend le sens et l’utilité ;
    * Dans la chaîne d’Union, et la joie d’une aventure collective dans la joie de la fraternité.

    En fait, malgré les disciplines qui lui sont imposées, qui lui apparaîtraient souvent insupportables dans sa vie profane, le nouvel initié trouve la joie dans la pratique même de sa démarche.
    Au-delà du caractère heureux de la fraternité vécue sans ombre ni restriction, la démarche initiatique, basée sur le symbolisme et l’ésotérisme, se présente comme une double activité réjouissante :

     

     

     

     

     

     

    Le symbolisme est un art.

    Appelé "art royal", il présente toutes les caractéristiques de l’art et repose sur l’apprentissage progressif et gratifiant des techniques de l’art, au sein d’un atelier, la Loge. Dans cette optique l’Ordre, ou l’Obédience sont des “conservatoires” qui veillent à la rigueur des moyens de transmission, d’interprétation et d’expression des symboles étudiés, sans jamais brimer l’interprétation personnelle, si elle ne contredit pas formellement les canons traditionnellement admis, ni la créativité.
    Cette méthode est directive, certes, mais sans autoritarisme : aucune autorité si élevée soit elle ne dispose du monopole du sens, pour la simple raison que ce dernier ne concerne que le plus intime de chaque adepte, ainsi qu’il est exposé dans le Cabinet de réflexion. La rectification des erreurs potentielles se fera mutuellement, collectivement, dans la fraternité et la confrontation loyale des idées, tous les partenaires étant, par définition, de bonne foi, et n’ayant rien d’autre à prouver que la recherche de leur vérité.
    Dire que le symbolisme est un art, signifie que toute œuvre d’art authentique est elle-même l’expression symbolique de la vérité intime de l’artiste, donc de son Inconscient. Voilà pourquoi les grandes œuvres nous touchent : la beauté lumineuse des déesses de Raphaël ou de Botticelli, qui subliment la chair pour en faire des visions de paradis, ou les visions infernales d’un Gérôme Bosch ou de Picasso dans Guernica nous font accéder à des niveaux de conscience dont nous n’avons que rarement une claire vision dans notre quotidienneté.

    Mais si tout art repose sur une technique appropriée, non seulement son but, mais aussi son acquisition se présente comme un jeu.

    Un jeu : il nous distrait de la pression de nos obligations ou vanités quotidiennes, car, bien souvent, ce que nous considérons comme sérieux n’est que dérisoire. Nous avons certes des devoirs - ne serait-ce que de gagner notre vie pour faire face à nos obligations familiales - mais ces devoirs, qui se révèlent souvent comme des contraintes, parfois prenantes et même dévorantes, paraissent, à l’analyse, d’un intérêt secondaire, comparés à l’essentiel qui ne saurait être que la satisfaction optimale de la vie, le bonheur de vivre.
    En nous soustrayant aux pressions du quotidien, l’art royal nous restitue sur le plan de l’essentiel.
    Le déchiffrement des symboles se présente lui-même comme des énigmes à élucider : nous sommes tous de petits Œdipes, non parce que nous sommes amoureux de notre maman, mais par ce que la tâche essentielle de notre vie est d’affronter le Sphinx et que si nous ne trouvons pas l’énigme, clef de notre vie, nous serons plongés dans le précipice, image onirique du subconscient.

    Le Rite nous invite à jouer un jeu de rôles, lequel nous oblige à analyser les diverses fonctions vitales que nous devons assumer et la façon dont nous les accomplissons.
    Enfin, les “cérémonies” se présentent comme des pièces de théâtre, avec pour différence, le fait que toute la loge joue pour un seul spectateur, lui-même principal acteur, mais qui découvre son rôle au fur et à mesure qu’il l’interprète.

    Tout cela s’accomplit dans une joyeuse camaraderie, la vraie fraternité du jeu, qui dissout toutes les causes de chagrin, toutes les rivalités subalternes, le seul objectif étant pour chacun de réussir ensemble.
    Langage de l’Inconscient, qui transmet notamment les messages de l’inconscient supérieur, édifiant par la bonne orientation qu’il donne à la vie et aide à la structurer et à la construire, le symbolisme implique un locuteur et s’adresse aux initiés capables de recevoir le message transmis.

    Le locuteur est l’ensemble du rite, paroles et gestes, dont les officiants ne sont que les interprètes ainsi que les décors dans lesquels ces mots et gestes sont prononcés ou effectués.
    Capté par l’inconscient des adeptes auquel il s’adresse, ce message n’est pas nécessairement ni immédiatement compris et élucidé : la lumière reçue dans la Chaîne d’Union se traduit généralement par une vive émotion et une grande joie, mais le nouvel initié ne prétend pas pour autant avoir compris tout ce qui lui a été présenté.

    À partir de la réception des symboles, un double travail va devoir s’effectuer, qui pourra prendre de longues années :

    * Un travail d’élucidation, grâce au caractère analogique des symboles, qui se fera au sein de la Loge, dans une recherche collective et une rectification mutuelle ;
    * Un travail d’imprégnation subconsciente, qui demeurera généralement inconscient, mais agira de manière bénéfique sur la réorientation des réflexes vitaux, grâce à leur caractère anagogique.

    Telle est la voie lumineuse qui nous est proposée, tant que l’on demeure dans le cheminement ésotérique et que l’on suit les lentes intégrations et compréhension des symboles qui nous sont présentés.

    Le risque est grand de se laisser distraire ou fasciner par de fausses lumières qui sont autant d’impasses ou de pièges où tant de bons esprits se laissent égarer. Tout le monde n’a pas la sagesse d’Ulysse qui se fit attacher au mât du navire, pour ne pas succomber aux chants des sirènes.

     

     

     

     

    Notice sur Paul Diel

    Paul Diel, psychologue français d’origine autrichienne (1893-1972), philosophe de formation, a approfondi sa propre recherche psychologique sous l’influence des découvertes de Freud, d’Adler et de Jung. Il montre comment l’introspection, méthodiquement guidée, peut trouver la place qui lui revient de droit en psychologie. L’étude du fonctionnement psychique et de ses instances consciente et extra-consciente le conduit à l’élucidation du sens caché mais précis des mythes. Gaston Bachelard affirmait à propos de Diel que "…le mythe couvre toute l’étendue du psychisme mis au jour par la psychologie moderne… tout le problème de la destinée morale".

    Le dernier livre de Diel, publié après son décès, s’intitule : Le symbolisme dans la Bible,l’universalité du langage symbolique et sa signification psychologique.* Cet ouvrage capital tente de remédier à la cause profonde du désarroi de notre époque. Celle-ci tient à l’erreur séculaire de l’esprit porté à prendre à la lettre ses propres productions symboliques les plus élevées : les anciennes visions mythiques, fondement des cultures.

    L’intention de Paul Diel est d’étendre aux textes judéo-chrétiens sa méthode nouvelle de traduction du langage symbolique. Il vise à s’attacher aux sources de la tradition, aux textes, à la restitution de leur signification profonde. La vérité sur le sens de la vie contenue dans tous les mythes peut, à partir de sa traduction psychologique, sortir du "tombeau" où le dogmatisme religieux l’a enfermée.

    Paul Diel résume ainsi : "L’éclaircissement du sens de la vie passe par l’éclaircissement par l’homme de ses propres motifs : la lucidité sur soi-même. La lumière surconsciente doit devenir éclaircissement conscient, qui s’oppose aux ténèbres du subconscient. La lumière est donc avant tout la vérité sur l’homme, la véracité de son auto-jugement". (p. 221)

    L’auteur procède entre autres à une analyse du message de Jean-Baptiste. Celui-ci apparaît comme l’héritier de la culture judaïque, le "Juste", qui annonce une "nouvelle culture, culture universelle dans laquelle l’individu, libéré des formes particulières de telle ou telle religion, peut espérer, en déployant l’élan qui lui est propre, surmonter l’angoisse de désorientation. Cet espoir, étouffé… par la mécompréhension dogmatisante… dépend donc en dernier lieu, pour se déployer, de la méthode introspective capable d’étudier le psychisme jusque dans les profondeurs extraconscientes où s’élabore le langage symbolique". (p. 223)
    La recherche essentielle d’harmonisation, proposée par Diel à la fin de son livre, consiste à étudier l’éthique symbolique des mythes, menant à une "progressive ascension vers toujours plus de conscience et de lucidité". (p. 248)

    *Petite Bibliothèque Payot, 1975, réédité en 1996, 250 pp. La présente notice est directement inspirée de l’ouvrage.

      

    http://www.masonica-gra.ch/16_symb_lang_inconscient.html

     

     

     


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