• les fils du vent

    sans patrie ni nation je n'ai pour ami que l'horizon

     

    les fils du vent; que j'envie leur liberté si chèrement payer 


     

     « Je vois des itinéraires chantés s'étendant sur tous les continents, à travers les siècles. Je vois les hommes laissant derrière eux un sillage de chants (dont parfois, nous percevons un écho). Et leurs sentiers nous ramènent, dans le temps et dans l'espace, à une petite zone isolée de la savane africaine où, au mépris des dangers qui l'entouraient, le premier homme a clamé la stance par laquelle s'ouvre le chant du monde : «JE SUIS !»»

    Bruce Chatwin, Le chant des pistes

    Les peuples nomades représentent environ quatre-vingt-dix millions d'individus (1,5 % de la population mondiale) au sein d'une soixantaine de groupes différents. Ils sont les derniers représentants d'un mode de vie ancestral qui a été celui de 90 % de l'humanité depuis la nuit des temps. Mais aujourd'hui leur mode de vie n'a jamais été aussi menacé, alors même que les sociétés occidentales ont fait du nomadisme le dernier concept en vogue.

     

     

     

    Les Tsiganes, les Manouches, les Gitans, les Roms

     

    Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?

    Pendant des siècles leur origine demeura un mystère. Des hypothèses les plus fantaisistes furent avancées. Etaient-ils les enfants d'Adam et d'une femme antérieure à Eve, les descendants des Atlantes les fils d'une tribu perdue d'Israël ? 
    Aujourd'hui les chercheurs semblent unanimes à reconnaître l'origine indienne des Tsiganes.
    Les linguistes ont confirmé que la langue des tsiganes était proche du sanskrit" hindi-rajasthani" et qu'elle s'était enrichie, au cours de leurs voyages de mots empruntés aux vocabulaires des pays traversés.
    On ne connaît pas les raisons qui ont déterminé leur départ de l'Inde vers le IXe et Xe siècle. Leurs premières migrations les ont conduits du nord de l'Indus vers l'Iran, la Grèce et l'Europe via l'Empire byzantin.
    La présence des Tsiganes est clairement attestée à Constantinople en 1150. Une longue implantation dans l'Empire byzantin a soumis leur langue à une influence importante du grec.
    C'est en août 1419 qu'ils sont signalés en France à Châtillon-sur-Chalaronne, au pays de Bresse. 
    C'est déjà au XIVe siècle que les Roms commencèrent à venir en Europe centrale. Pour beaucoup d'historiens, ce siècle est qualifié de "siècle d'or des Roms en Europe", puisque les Roms étaient reçus par des aristocrates, obtenaient des sauf-conduits de protection, bénéficiaient de différents privilèges.

    L'un de ces sauf-conduits de protection est une véritable pièce de conviction en ce qui concerne le séjour des Roms sur le territoire tchèque.
    Il fut édité, le 17 avril 1423 au Château de Spis, par Sigismond, empereur romain et roi tchèque. Il est dit dans le texte de ce sauf-conduit qui fut conservé jusqu'à nos jours:
     

    "Nous, Sigismond, roi hongrois, tchèque, dalatien, croate..., notre Ladislav, seigneur fidèle, chef de son peuple tsigane, nous a demandé humblement de solliciter notre indulgence exceptionnelle. Nous vous prions donc de bien vouloir tenir compte de cette supplique et de ne pas refuser cette lettre. Or, si Ladislav mentionné plus-haut et ses gens apparaissent à un quelconque endroit de notre empire, en ville ou à la campagne, vous êtes prié de lui faire preuve de la même fidélité que vous avez à notre égard. Protégez-les pour que Ladislav et son peuple puissent séjourner sans préjudice entre vos murs. S'il y a parmi eux un ivrogne ou un bagarreur, nous voulons et ordonnons que Ladislav soit le seul à avoir le droit de juger, de punir, de pardonner, et de l'exclure de votre cercle..."

    Les Tsiganes ont emmené ce sauf-conduit en France.
    Et comme il fut édité en Bohême, les français appelaient les nouveaux venus, les Bohémiens.

     

     

     

    Les Tsiganes en France

    se partagent en plusieurs groupes


    1-Les Manouches, les Sinti,sont européen mais d'origine indienne ils sont installés en France depuis plusieurs siècles. Parmi eux des noms célèbres, Django Reinhart pour la musique, Torino Zigler pour la peinture, les Bouglione, les Zavata, pour le cirque. Les Manouches sont dans notre région de la Loire parmi les plus modestes, certains vivent encore avec des véhicules hippomobiles. (2005)
    les Manouches d'Alsace ont crée des écoles de musique et contribuent à la richesse de cette culture inépuisable. 

    2- Les Gitans qu'ils soient andalous ou catalans ont connu une influence espagnole importante et ont marqué très fortement de leur personnalité la musique et la danse du flamenco. Ils résident plus au sud et vivent avec difficultés une sédentarisation forcée qui est bien souvent un échec.

    Roberto Lorier issu d'une grande famille d'artistes manouches, musicien, compositeur et écrivain.Chez Wallada

    3- Les Roms ou Rroms
    Les Roms sont un peuple européen d'origine indienne, dont les ancêtres sont venus de la moyenne vallée du Gange, en Inde du Nord, il y a environ 1000 ans. Ils sont aujourd'hui dispersés dans le monde entier, surtout sur notre continent. Parvenus en Europe par l'Asie Mineure et le Bosphore, ils se sont installés d'abord dans les Balkans, puis dans les Carpates et petit à petit dans tous pays européens, de la Grèce à la Finlande et de la Russie à l'Europe occidentale . Qu'ils soient Kalderas, Lovara, Curara,ils ont vécu en Europe Centrale. Conservateurs des traditions certains sont de grands voyageurs.En France on rencontre surtout des Roms Kalderas.


    Kaj sasto te aves! 

    Les Yéniches
    Les Yéniches sont un groupe ethnique européen. Certains se disent d'origine celtique mais la thèse est très contestée, tout comme celle qui en fait les descendants de commerçants juifs itinérants.Ils sont nombreux sur le Département de la Loire. Leur origine est encore mal connue, Au moment de la guerre de trente ans ils auraient à la suite d'événements historiques, quittés le Palatinat et adoptés le mode de vie des Tsiganes ( période palatine 1618-1623). De nombreux mariages eurent lieu entre les Manouches et les Yéniches au cours des siècles.
    C'est en 1714 qu'on trouve le premier document avec le nom de "Yéniche". 


    Mais pour tous, le voyage est d'abord un état d'esprit. 
     
     
     

     

    Gens du voyage et préjugés


    Leurs traditions et modes de vie si différents des nôtres et la crainte qu'ils inspirent, nourrie de préjugés solidement ancrés rendent souvent difficile leur cohabitation avec les populations sédentaires.
    Si on dénonce l'antisémitisme ou toute autre forme de racisme, on oublie toujours que ce sont les Tsiganes, les Gens du voyage qui, de toutes les victimes de discriminations, suscitent, et de loin, le rejet le plus large. A l' inventaire des préjugés, ils se trouvent largement en tête: la seule arrivée de gens du voyage dans une ville suscite les pires craintes pour la sécurité des biens et des personnes. 
    Et même si des éléments objectifs prouvent que la délinquance des gens du voyage ne présente pas un taux différent de celui de la population sédentaire,  (1)  les tensions qui peuvent naître de leur présence se soldent trop souvent par l'intervention des élus et des agents de la force publique pour les chasser.
    Les succès médiatiques de leurs musiciens, peintre ou poètes peuvent nous aider à mieux apprécier leurs valeurs culturelles si différentes des nôtres, mais ils ne masquent pas les difficultés qu'ils rencontrent en vivant quotidiennement leur tradition pluriséculaire du voyage. L'urbanisation galopante a peu à peu grignoté les espaces susceptibles de les accueillir et l'amélioration globale des conditions de vie des populations sédentaires a creusé un peu plus le fossé de l'incompréhension qui les sépare des voyageurs. 

     

     

     

     


    O Moskro tradel men 

    Le Maire nous fait partir, mais pour aller où et pour combien de temps ? La Loi se veut généreuse puisqu'elle permet aux nomades de nomadiser, mais laisse à la générosité des Maires, malgrè la loi Besson, de décider du lieu et de la durée du stationnement. Il suffit de quelques plaintes sans fondements d'ailleurs, pour que le petit morceau de terrain vague sur lequel se repose une famille soit immédiatement après leur départ confié aux soins du bulldozer.

    " Allez sur la commune d'à coté. "

    D es enfants aux jambes nues, au sourire encore plein d'espoir, jouent dans ces tranchées d'une guerre qu'ils n'ont pas voulue mais qui dure pour eux depuis plus de cinq cents ans.
    Notre regard ne voit que les belles voitures et pourtant,la pauvreté est présente partout autour des feux, près des roulottes où des caravanes, mais celles que l'on voit n'est rien à coté de la pauvreté intérieur que chaque voyageur ressent au plus profond de son coeur.
    Privé de dignité, de droit, de relations, ils voudraient pouvoir être fières aux regards des Gadje, d'être : Manouche, Sinti, Rom, Gitans, Yéniche.

     
     
     
     
     
     

    Ham alautre tchorele. 


    J'ai vu cette pauvreté bien souvent, mais elle était encore bien plus cruelle dans la caravane de mon ami Piou, seul sur un terrain vague, son visage en forme de serpe, ses mains longues et fines habituées a travailler l'osier qui ne savaient plus que rouler de maigres cigarettes, ses mains trop fatiguées qui n'avaient plus que la force de serrer les miennes, son regard plein de surprise me questionnant sur le pourquoi de cette misère... Je n'ai pas pu te répondre Piou, mais nos mains se sont serrées plus fort .

    Tu as rejoint les tiens.

    Ta roulotte tirée par deux chevaux trapus semble glisser doucement vers un horizon bordé de haies. Des violons, des guitares, des sifflements d'oiseaux, des murmures d'eau pure dans un halo d'espoir, accompagnent ton rêve. Tu conduis ta vie de nomade poète sur une route que tu n'as jamais voulu quitter, que tu n'aurais jamais du quitter. Seuls les princes et les tsiganes se moquent du regard des autres. Fière d'être Manouche, fière d'être un homme, sans un regard pour ceux qui n'ont pas su voir en toi un homme de liberté, tu me tends la main.Tu peux compter sur moi. 

    Latcho drom mur pral 

    Yvon Massardier

     

    Nicolas Sarkozy ,Luc Chatel 
    "On a beau être Rom et gens du voyage, parfois même français, au sein de ces communautés, on doit respecter les lois de la République »

    Le » parfois même français » de Luc Chatel prouve la méconnaissance du gouvernement qui multiplie les déclarations inexactes sur un sujet qu'il ne maîtrise visiblement pas. Les tsiganes en France qu’ils soient manouches, gitans, sinti, yéniches sont à 95% français depuis des siècles. Il est vrai que les origines Hongroises du président ne l’incitent pas au respect de ces populations qui sont en Hongrie parfaitement méprisées. 

     

     

    les boulettes de notre président sont toujours aussi tordantes et de mauvais gout, diviser pour mieux régner et instaurer la peur de l'autre est un concept qui lui va bien , la haine lui va comme un gant .

     

     

     

    La France contre ses Tsiganes 

    Comme chaque année, les pouvoirs publics attendent la fin de l’année scolaire pour expulser les tsiganes. Emmanuel Filhol montre comment cette politique de discrimination, qui contredit les principes de la République, s’est lentement mise en place, avant de se durcir au XXe siècle. 

        http://mayvon.chez-alice.fr/

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Amande-la-bearded
    Mardi 3 Août 2010 à 09:00
    Super bien l article!
    moi aussi j envie leur liberté!
    magnifiques photos!
    bisous
    2
    cieletenfer Profil de cieletenfer
    Mardi 3 Août 2010 à 09:01
    merci en faite je me sent souvent proche d'eux par mon histoire et celle de tout les miens
    3
    charlene59
    Mardi 3 Août 2010 à 10:44
    bel articles sur eux !! merci pour eux ! c'est intéressant !
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