• marie madeleine

     La présence de la tombe de Jésus en Gaule

    confirmée par un reliquaire ?

     http://www.marie-madeleine.com/plandusite.html
     

       
    Alors que je travaillais sur "L'Evangile Interdit", j'ai découvert un élément, qui, pour la première fois, donnait une assise historique à l'idée de la présence du corps de Jésus dans le Sud de la France. Il s'agissait d'un article du Dr Fugairon, paru en Juin 1897, dans L'Initiation. L'auteur y affirmait que, selon sa conviction, Marie-Madeleine, lorsqu'elle vint en Provence, avait ramené avec elle, le corps de Jésus : "Pour nous, il nous est doux de croire que c'est en Provence que se sont arrêtés les pas de celle qui a si passionnément aimé, que c'est là qu'elle a déposé les restes de celui qui a véritablement aimé les hommes et qui, le premier, leur a appris le mot de fraternité. "Il est là , dit M. L. Martin, dans quelque retraite profonde, soustrait pour l'éternité à la stupide profanation des hommes. De sorte que le plus généreux des hommes dort son grand sommeil au milieu du plus chevaleresque des peuples et du mieux fait à l'image de son évangile"". Si cet article ne prouve pas que le corps de Jésus repose bien dans le Sud de la France, il atteste, de manière irréfutable, qu'à la fin du XIXe siècle, certaines personnes appartenant au monde de l'occultisme (le Dr Fugairon appartenait à l'Eglise Gnostique de Jules Doisnel) l'ont cru. J'écris "certaines personnes appartenant au monde de l'occultisme", mais il semble que ce fut également le cas au sein même de l'Eglise. 
    Lorsque je dis cela, je pense à un élément bien précis : un reliquaire actuellement conservé à la Sainte-Baume. J'ai soumis pour la première fois à l'attention du public ce reliquaire lors de ma conférence sur Marie-Madeleine, donnée à Gisors le 12 juin dernier dans le cadre du Second Colloque d'Etudes et de Recherches sur Rennes-le-Château. Je l'évoque dans le tome II, à paraître, de "Marie-Madeleine, la Reine Oubliée". A la demande de Victor Mortis, j'en propose à ses lecteurs un cliché et une présentation… 


    Photo © Christian Doumergue         Cliquez sur l'image pour l'agrandir


    Ce reliquaire contient un ossement de Marie-Madeleine. Puisque la question de la datation de cette pièce ne manquera pas d'être posée, voici ce que l'on peut dire à ce sujet. Lorsqu'au printemps 1793, Barras et ses troupes révolutionnaires vinrent saccager la Sainte-Baume et Saint-Maximin, des habitants de Saint-Maximin, mus par leur foi et leur courage, parvinrent à sauver du massacre quelques reliques. Une certaine Mme Ricard, épouse de Ricard de Seault, ex député à l'Assemblée Nationale, arracha ainsi aux profanateurs le tiers inférieur du tibia droit et une mèche de cheveux de la sainte. A l'automne 1794, réfugiée à Bonnieux (Vaucluse) chez les Terris, Mme Ricard y laisse en dépôt les reliques. Deux générations plus tard, un Terris, petit fils des précédents, est nommé évêque. Dans le but d'assurer aux reliques possédées par sa famille le culte qui leur revient, il fait réaliser un reliquaire par un orfèvre de Lyon, Armand Caillat. Figurant à l'Exposition Universelle de Paris de 1889, cette réalisation valut à son auteur le grand prix d'orfèvrerie le 22 juin 1890. C'est ce reliquaire que nous voyons aujourd'hui à la Sainte-Baume. Dans son testament, daté du 16 septembre 1884, Mgr Terris léguait en effet son bien à l'Archevêché de Fréjus, "pour être conservé par ses soins et autant que faire se pourra dans la Grotte même de la Sainte Baume". L'ensemble fut confié à la Sainte-Baume par le Chanoine Paul Terris selon la volonté de son oncle... (Source : Les Cahiers de la Sainte-Baume n°10 : Le Guide du Pèlerin à la grotte de sainte Marie-Madeleine, Fraternité Sainte Marie-Madeleine, La Sainte-Baume, 1998, p. 29) 

    Ces précisions étant faites, venons en à ce que ce reliquaire a de singulier. Sur sa partie basse, est figurée la traversée de la Méditerranée. Marie-Madeleine se tient debout au centre de la barque la conduisant à Marseille, en position d'orante. La barque, conformément à certaines versions de la légende, est guidée par deux anges. Plusieurs compagnons de voyage de Madeleine sont figurés. Un détail retient l'attention : à l'avant de l'embarcation ramenant Marie-Madeleine en Provence, repose un corps momifié. Or, aucune version de la légende n'affirme que les saints ramenèrent un défunt d'Orient. Dès lors, la question de l'identité du mort devient inévitable. Sur lui, se penche une femme voilée, qui a les traits de Marie, mère de Jésus. Le fait qu'aucune légende, là encore, ne fasse allusion à la venue de Marie en Gaule, laisse penser qu'elle n'est là que dans un seul but : identifier le corps du mort. 

    Cette scène soulève au moins une interrogation : comment expliquer sa présence sur un objet de culte catholique ? Je me contenterai ici d'esquisser une réponse à cette question en rappelant (ce dont je me suis déjà expliqué sur ce site) que le contexte de l'invention des reliques de Marie-Madeleine à Saint-Maximin (l'Eglise livre encore une lutte ardente contre l'hérésie cathare dans le Midi) et la prise de possession des lieux par les Dominicains (ordre créé pour lutter contre le catharisme), laissent supposer que l'Eglise, sans doute à travers les interrogatoires des Inquisiteurs, et des textes cathares pillés, a eu connaissance d'un "certain secret", dont elle est, dans une certaine mesure, devenue détentrice. Reste à savoir pourquoi, fin XIXe siècle, le secret est soudainement mis à ce point en évidence. Pour répondre à cette nouvelle question, il incombe de savoir si la scène représentée sur le reliquaire a été recopiée ailleurs, ou si elle est due à Mgr Terris. C'est sur ce point que doivent désormais porter nos recherches… 
     
    Christian DOUMERGUE

    le 7 juillet 2004 

     

     


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :