• quantum un site à énergie libre

     

    voi

    voici le site de quantum cela fait rêver allez y et voyez ce que personne ne peut voir 

     

     http://antigravity.over-blog.com/ext/http://www.quanthomme.info/energieencore/grebennikov.htm


     

     Voler avec une plateforme antigravitationnelle (extrait du journal de Grebennikov) 

     

    Pour mieux juger vous-même voici des extraits de mon journal, bien évidemment simplifiés et adaptés pour ce livre. Les images et les dessins vous aideront à apprécier mon histoire….

     

    Une chaude journée d’été.

    Au lointain les étendues sont noyées dans une légère brume bleu lilas ; la gigantesque coupole de ciel aux nuages  duveteux s’étend au-dessus des champs et des taillis. Je vole à environ 300 mètres au-dessus du sol, mon point de référence étant un lac, tache allongée dans la brume.

    Les formes bleues entremêlées des arbres  s’effacent ; entre elles, il y a des champs, bleu-vert, d’avoine ; les rectangles blanchâtres au scintillement étrange, rythmé, sont ceux de sarrasin. Juste en face de moi se trouve un champ d’alfalfa dont la couleur verte m’est familière, elle ressemble au vert medium cobalt de peinture à l’huile. Les océans verts du blé, sur la droite ont une nuance plus sombre comme l’oxyde de chrome en peinture. Devant et derrière c’est une palette multicolore gigantesque qui flotte.

    Des sentiers  serpentent entre les champs et les taillis. Ils rejoignent des chemins de terre qui courent plus loin, vers la grande route encore invisible d’ici à cause de la brume, mais que je verrais, en volant sur le côté droit du lac,-ruban  gris uni, sans commencement ni fin et sur lequel des voitures, telles de petites boîtes, rampent  lentement.

    Des ombres plates isométriques de cumulus  s’étendent se déploient  de manière pittoresque sur la forêt et la steppe ensoleillée. Elles sont d’un bleu profond quand elles recouvrent les taillis et projettent une ombre bleu clair sur les champs. Et maintenant je me trouve dans l’ombre d’un tel nuage. J’accélère facilement, et je quitte l’ombre.

     

    Je m’incline légèrement vers l’avant, et je ressens un vent chaud qui vient de loin en dessous, du sol et des plantes chauffés par le soleil. Il ne vient pas de côté comme lorsque l’on est au sol mais monte étrangement de la surface. Je ressens physiquement un courant dense, épais à forte odeur de sarrasin en bouton. Ce courant peut bien entendu faire monter un gros oiseau – aigle, cigogne ou  grue – s’il immobilise ses ailes déployées. Mais je n’ai pas d’ailes et je ne suis pas suspendu en l’air  par un courant ascendant.

     C’est une petite plateforme à peine plus grande qu’un dessus de chaise qui me porte, avec un mât et deux poignées auxquelles je me tiens et qui m‘aident à faire naviguer le tout. De la science-fiction ? Je ne dirais pas ça.

     

     

     

    Bref  l’écriture de ce livre a été abandonnée depuis deux ans parce que la Nature généreuse m’a encore donné quelque chose d’autre grâce à mes amis les insectes, et  elle l’a fait de façon aussi habituelle qu’élégante et discrète tout en étant rapide et convaincante. Et pendant deux ans la Découverte ne m’a pas lâché même si j’avais l’impression de la maîtriser à une vitesse de casse-cou.

     Note : en 1990-1992, Grebennikov avait environ 62-63 ans

     Mais c’est toujours ainsi quand le travail est nouveau et intéressant, le temps passe deux fois plus vite.

     La tache légère d’un lac de la steppe est déjà plus proche. Au-delà, la grande route est visible avec ses boîtes - voitures déjà discernables plus distinctement. La route suit à environ 8 km d’écart le tracé de la voie ferrée et si je regarde de plus près, je peux voir les poteaux des lignes électriques et le talus coloré de lumière de la voie ferrée. Il est temps de tourner de 20 degrés vers la gauche.

    Du sol, on ne me voit pas et ce n’est pas seulement à cause de la distance : même lors d’un vol très bas, je ne projette presque pas d’ombre. Cependant, j’ai découvert plus tard que des gens voyaient parfois quelque chose où je me trouvais, dans le ciel, soit une sphère de lumière ou un disque ou une sorte de nuage oblique avec des bords pointus qui selon eux ne se déplacent pas comme le ferait un vrai nuage.

     

     

     

    Une personne a observé un « carré opaque, d’environ un hectare ». Se pourrait-il qu’un effet d’optique ait agrandi la petite plateforme de mon appareil ?

    La plupart des gens ne voient rien du tout et pour le moment j’en suis bien content, je ne suis jamais trop prudent ! De plus je n’ai pas encore défini de quoi dépend mon invisibilité ou non.

    Donc, je reconnais avoir consciencieusement évité les gens lors de mes vols et dans ce but j’ai contourné les villes et j’ai traversé les routes et chemins à grande vitesse après m’être assuré qu’il n’y avait personne dessus.

     Dans ces excursions, sans doute de la fiction pour le lecteur, mais pour moi déjà faites de manière quasiment  désinvolte, je crois seulement aux insectes décrits dans ces pages.

     

     

     

    La première utilisation pratique de ma découverte a été et est encore entomologique : elle est destinée à examiner mes lieux secrets, en prendre des photos aériennes et trouver de nouvelles terres aux insectes pas encore étudiés et qui ont besoin d’être protégés et sauvés. Hélas, la Nature a établi ses propres limitations, strictes, à mon travail, car tout comme un passager d’avion je peux voir mais pas photographier.

     L’obturateur de mon appareil photo ne se fermait pas et les deux films que j’avais avec moi, un dans l’appareil, l’autre dans ma poche, se sont trouvés exposés. Je n’ai pas non plus réussi à prendre le paysage car j’avais les deux mains presque toujours occupées, je pouvais seulement libérer une main pendant deux secondes. C’est ainsi que je n’ai pu compter que sur ma mémoire. Je me suis arrangé pour faire cela tout de suite après l’atterrissage, même si je suis artiste, ma mémoire visuelle n’est pas si grande.

     Quand je vole je n’ai pas le même ressenti que lors d’un vol en rêve. C’était avec le vol en rêve que j’avais commencé ce livre il y a un certain temps. Et voler quand il s’agit du travail, ce n’est pas aussi agréable et parfois très difficile et dangereux. On doit se tenir droit, pas se balancer, les mains sont toujours prises, et quelques centimètres plus loin il y a une frontière séparant « cet » espace » ci de « l’autre » espace à l’extérieur.

     La frontière est invisible mais très traître. Mon engin est plutôt peu maniable et ressemble peut-être à une bascule d’hôpital. Mais ce n’est qu’un début !

    Soit dit en passant, en plus de l’appareil photo, j’ai parfois eu des problèmes avec ma montre et peut être bien aussi avec le calendrier : en descendant sur une clairière bien connue, je la trouvais parfois légèrement hors saison, le décalage étant de 2 semaines environ, mais je n’avais rien pour vérifier cela. Il est possible ainsi, de voler non seulement dans l’espace mais aussi, à ce qu’il semble dans le temps. Je ne peux garantir à 100 % cette dernière affirmation, sauf peut-être que lors du vol, et particulièrement à son début, une montre fonctionne trop lentement et ensuite trop rapidement, mais, à la fin de l’ excursion, elle recommence à fonctionner avec précision. C’est pourquoi je me tiens loin des gens pendant mes voyages. Si une manipulation du temps est impliquée en même temps que la manipulation de la gravitation, je pourrais peut-être accidentellement provoquer une rupture dans des relations de cause à effet et quelqu’un pourrait s’en retrouver blessé.

     

    Voici d’où venaient mes craintes :

    Les insectes capturés « là-bas » disparaissent de mes tubes à essais, des boîtes ou autres contenants, et la plupart sans laisser de trace. Une fois un tube s’était écrasé dans ma poche en minuscules morceaux, une autre fois il y avait un trou ovale dans le tube de verre dont les bords avaient du brun comme si c’était de la chitine (voir photo). Je ressentais souvent une sorte de brûlure dans ma poche ou de choc électrique, c’était peut-être au moment de la disparition de mon prisonnier. Il n’y a qu’une seule fois où j’ai trouvé dans le tube à essai un des insectes capturés, mais ce n’était pas un ichneumon adulte avec des anneaux blancs sur ses antennes, mais sa chrysalide, c'est-à-dire à un stade antérieur. Elle était vivante et son ventre remuait quand je la touchais, mais à ma grande consternation, elle est morte une semaine plus tard.  

     

     Il est préférable de voler pendant les belles journées d’été. Avec la pluie ils sont plus difficiles et presque impossibles en hiver, même pas à cause du froid car j’aurais pu y adapter mon appareil, mais comme je suis entomologiste je n’ai tout simplement pas besoin de voler l’hiver !

     

    Comment et pourquoi en suis-je arrivé à cette découverte ?

    Au cours de l’été 1988, alors que j’étais en train d’examiner au microscope les enveloppes de chitine d’insectes avec leurs antennes en forme de plumes et la plus fine structure d’ailes de papillons. Mon intérêt se porta sur une microstructure au  rythme surprenant d’un détail de gros insecte.

    C’était une composition extrêmement bien ordonnée, comme si elle avait été imprimée sur une machine complexe selon des calculs et des plans détaillés spéciaux. Comme je le voyais, la structure spongieuse compliquée n’était manifestement pas nécessaire que ce soit pour la résistance du détail ou sa décoration. Je n’avais jamais observé quoi que ce soit dans la nature, dans la technologie ou dans l’art, qui ressemble à cet ornement microscopique.. Cette structure étant tridimensionnelle, je n’ai pas pu, jusqu’ici, la saisir ni en dessin, ni en photo.

    Pourquoi un insecte a besoin de ça ? De plus, à part au moment du vol cette structure au bas du logement de l’aile n’est jamais visible. Etait-ce peut-être la balise d’onde avec « mon » effet de structures à cavité multiples ? Cet été où j’ai eu vraiment de la chance (je n’ai pas pu observer ces insectes, ni auparavant, ni plus tard), il y avait beaucoup d’insectes de cette espèce que je capturais la nuit.

    J’ai placé le petit morceau de chitine concave sur la lame du microscope pour pouvoir encore examiner ses cellules aux étranges formes étoilées sous un grossissement supérieur. J’ai à nouveau admiré ce chef d’oeuvre de la nature. J’allais placer sur le premier morceau et à l’envers (sans y avoir vraiment réfléchi) un second morceau possédant la même structure cellulaire étrange. Et alors là ! Le petit morceau  s’est dégagé de mes brucelles et est resté suspendu au dessus de l’autre morceau sur la lame du microscope pendant quelques secondes, puis il a fait une rotation vers la droite de quelques degrés, a glissé à droite, a tourné ensuite dans le sens antihoraire, s’est balancé et c’est seulement à ce moment là qu’il est tombé d’un seul coup sur le bureau.

    Imaginez un peu ce que j’ai ressenti à ce moment-là ! Quand j’ai repris mes esprits, j’ai lié quelques parties ensemble avec un fil – chose pas facile à faire et que je n’ai pu réussir qu’en les mettant en position verticale. J’obtins alors un bloc de chitine à plusieurs couches et je le plaçai sur le bureau. Même un objet relativement plus gros  comme une punaise ne pouvait pas tomber dessus. Quelque chose l’a poussé vers le haut et de côté. C’est quand j’ai fixé la punaise sur le dessus du bloc, observant, des choses tellement impossibles et incroyables (la punaise devenant pendant quelques instants invisible) que j’ai réalisé que ce n’était pas une balise, mais quelque chose d’entièrement différent. Je devins encore plus excité lorsque tous  les objets autour de moi devinrent flous et tremblants. Je fis en sorte de reprendre mes esprits, avec grand effort, en deux heures et je continuais à travailler. C’est ainsi que tout a commencé.

     
    Certes, il reste encore beaucoup de choses à comprendre, vérifier, tester. Je parlerai certainement à mes lecteurs des plus petits détails de ma machine, des principes de sa propulsion, des distances, des hauteurs, des vitesses, de l’équipement et de tout le reste mais dans mon prochain livre.

    J’ai fait mon premier essai de vol, plutôt raté et très dangereux, dans la nuit  du 17 mars 1990. Je n’avais pas eu la patience d’attendre l’été, et j’ai négligé d’aller dans un endroit désert. Je savais déjà que cette nuit était le moment le plus dangereux pour ce genre de travail. Et j’avais eu de la malchance depuis le tout début. Les blocs du panneau du côté droit de la plateforme d’ascension se collaient sans cesse. J’aurais pu régler le problème convenablement et tout de suite, cependant, j’ai négligé de le faire. J’ai décollé tout juste au milieu du campus de l’Académie d’Agriculture, en supposant, à tort, que personne ne serait éveillé à une heure du matin et ne me verrait. Le décollage s’est bien passé, mais j’ai été pris de vertige en quelques secondes quand les fenêtres éclairées des bâtiments du campus se sont comme enfoncées en dessous de moi. J’aurais dû atterrir juste à ce moment là, cependant je suis resté en l’air ce qui était une erreur parce qu’une force puissante  m’a arraché le contrôle de mon mouvement et de mon poids et m’a entraîné en direction de la ville…

    Tiré par cette énergie incontrôlable, inattendue, je passais sur le second cercle des immeubles de neuf étages de la zone résidentielle de la ville (ils couvrent deux grands cercles avec des immeubles de cinq étages, dont les nôtres) ensuite je passais sur un champ voisin enneigé et la grande route de la citée académique …l’immensité sombre de Novosibirsk me cernait, très rapidement. J’approchais déjà d’un groupe de hautes cheminées d’usines.

     Il fallait faire quelque chose et le faire vite. Et j’ai dominé la situation mais avec de grands efforts. Finalement, j’ai réussi à opérer un réglage d’urgence des blocs du panneau et mon mouvement horizontal s’est ralenti, mais alors je devins rapidement nauséeux. J’ai réussi à stopper ce mouvement horizontal au 4ème essai au moment où ma plateforme survolait Zatulinka, zone industrielle de la ville.

     

    Les cheminées sinistres fumaient silencieusement juste en dessous de moi. Je pris un court temps de repos, si on peut appeler repos  quelques minutes de suspension au-dessus d’une clôture d’usine éclairée. Je glissais en arrière après m’être assuré que la « mauvaise énergie » était passée toutefois pas en direction du campus de l’académie d’agriculture mais à sa droite, vers l’aéroport. Je fis cela pour brouiller la piste au cas où quelqu’un m’aurait vu. Et c’est seulement à mi-chemin de l’aéroport sur quelque champ sombre, et personne dans les alentours que je suis d’un seul coup revenu à la maison.

     

     Naturellement, je n’ai pas pu sortir de mon lit le jour suivant. Les nouvelles à la télé et dans les journaux étaient plus qu’alarmantes. Des titres du genre « Des UFOs sur Zatulinka » et « Encore des Aliens ? » signifiaient que mon vol avait été repéré. Mais de quelle manière ! Certains avaient perçu le phénomène comme des sphères ou des disques lumineux, et beaucoup réellement n’avaient pas vu une sphère, mais deux ! D’autres affirmaient avoir vu une « vraie soucoupe » avec des fenêtres et des rayons lumineux.

    Je ne discute pas sur le fait que des résidents de Zatulino aient pu voir mes manœuvres d’urgence lors de mes évolutions, mais quelque chose d’autre qui n’a rien à voir avec elles. De plus, le mois de Mars 1990 a été particulièrement riche en observations d’OVNis en Sibérie près de Nalchik, et particulièrement en Belgique où, selon la Pravda du 31 mars, l’ingénieur Marcel Alferlane a fait un film de deux minutes qui montre le vol d’un énorme vaisseau triangulaire qui selon les scientifiques belges, n’était pas autre chose que « des objets matériels qu’aucune de nos civilisations actuelles ne peut créer »

     Est-ce vraiment cela ? Car à mon avis, je suggérerais que les plateformes de filtre gravitationnel (ou  comme je les nomme des blocs de panneau) de ces machines étaient en fait petites et triangulaires et faites ici, sur terre mais en bien plus sophistiqué que mon engin à moitié en bois.

    Moi aussi, je voulais faire une plateforme triangulaire, c’est plus sur et plus efficace de cette manière, mais  si j’ai choisi la forme rectangulaire, c’est parce que c’est plus facile à plier et une fois plié cela ressemble à une valise, une boîte à peinture ou un porte document. On peut donc le dissimuler pour ne pas éveiller de soupçons, et moi, je l’ai naturellement déguisé en boite à peinture.

     

    Je ne suis pour rien dans les observations à Nalchik ou en Belgique. De plus, comme on le voit, j’utilise de façon peu pratique ma découverte et je m’en sers seulement pour voler vers mes réserves entomologiques. Ce sont là des choses importantes pour moi, bien plus que n’importe quelle trouvaille technologique.

     En ce moment, j’ai onze réserves de cette sorte : huit dans la région de Omsk, une vers Voronezh, et une autre près de Novosibirsk. Il y en avait eu six dans la région de Novosibirsk, toutes créées ou plutôt sauvées par ma famille et moi-même, mais ici, ils ne les aiment pas. L’Académie d’Agriculture (toujours plus obsédée par la chimie que par autre chose) pas plus que de Comité de Protection  de l’Environnement  ne souhaitaient vraiment me voir sauver ces petites réserves des gens ignorants et malveillants.

    C’est donc ainsi que je poursuis mon voyage vers l’ouest, à midi sous des nuages magnifiques et duveteux. Les ombres bleutées des nuages, les taillis enchevêtrés, et les rectangles multicolores des champs défilent en dessous derrière moi.

    Ma vitesse de vol est assez élevée, mais je ne sens pas de vent  sur les oreilles – le champ de force de la plateforme a « taillé » à partir de l’espace une colonne invisible s’évasant vers le haut et qui annule l’attraction de la gravité terrestre. Mais elle nous laisse, l’air à l’intérieur de la colonne et moi-même, intacts. Je pense que cet ensemble fend l’espace en vol et ensuite le referme derrière moi. C’est ce qui doit expliquer mon invisibilité, ou l’aspect visible mais déformé de l’appareil  et de son conducteur – comme ça a été le cas dans mon vol au-dessus de la banlieue Zatulinka de Novosibirsk's. Comme je l’ai vu plus tard, les gens voient parfois quelque chose là où je suis dans le ciel.

    Mais la protection vis-à-vis de la gravité est régulée, même si elle est incomplète :  si vous portez la tête vers l’avant, vous sentez déjà la turbulence du vent et les odeurs nettes qu’il porte, soit de trèfle sucré, de sarrasin, ou d’ herbes colorées des prairies sibériennes.

    Je laisse Isilkul et son énorme élévateur à grains à ma droite et progressivement, je commence à descendre sur la grande route en m’assurant que je suis invisible aux conducteurs, aux passagers et aux gens qui travaillent dans les champs.

    Ma plateforme et moi-même ne projettent pas d’ombre (quoique elle apparaisse occasionnellement) : je vois trois gamins à la lisière d’une forêt, je descends, je fais baisser ma vitesse, et je vole tout droit vers eux. Ils ne manifestent aucune réaction, ce qui veut dire que tout va bien et que ni moi, ni mon ombre ne sont visibles. Pas plus que l’on ne m’entend : le principe de propulsion de mon engin est tel que la plateforme n’émet aucun son, car il n’y a pratiquement pas de friction d’air.

    Mon voyage a été long, j’étais au moins à quarante minutes de Novosibirsk. J’ai les mains fatiguées car je ne peux les enlever des poignées de contrôles, j’ai aussi les jambes et tout le corps fatigués. Je dois me tenir bien droit, attaché au mât avec une ceinture. Et même si je peux voyager plus vite, j’ai toujours peur de le faire, car ma machine faite à la main est encore trop petite et fragile.

    Je remonte à nouveau et vais en avant, et bientôt je vois les repères familiers, une intersection de route, une gare pour les passagers sur le côté droit de la route. Encore cinq kilomètres et finalement je vois les colonnes orange de la clôture de la réserve. Cette année, vous vous rendez compte ! La réserve a vingt ans. Pendant combien de temps n’ai-je pas sauvé cette réserve,- mon enfant - des ennuis et des bureaucrates, des avions chargés de produits chimiques, des feux, et de nombreuses autres mauvaises actions. Et le Pays des insectes est bel et bien vivant ! 

    En descendant et en freinant, ce qui se fait en faisant glisser et se croiser les masques filtres sous la plaque de la plateforme, je vois déjà le fourré du feuillage des carottes, les têtes légères de leurs fleurs ressemblant à des boules d’azur qui en émergent - elles sont bien entendu couvertes d’insectes – et une joie incroyable m’envahit, chassant la fatigue, car c’est moi qui ai sauvé ce bout de Terre, même si c’est un petit bout de moins de sept hectares.

    Déjà, depuis vingt ans personne n’avait conduit de voiture ici, ni coupé l’herbe, ni élevé du bétail et par endroit le sol avait atteint  40 cm. Non seulement plusieurs espèces d’insectes localement éteintes étaient revenues, mais aussi des herbes comme des herbes « plume » de variétés rares, le Scorsonère pourpre dont les larges fleurs sentent le chocolat le matin, et de nombreuses autres plantes.  Je sens l’odeur forte des fleurs de coucou, seule cette clairière sent ainsi, elle est juste derrière la clôture de la réserve, et je suis à nouveau tout joyeux en pensant à une autre rencontre avec le monde des insectes.

    Ils sont ici et je peux même très bien les voir à 10 mètres au dessus du sol, sur les grandes ombrelles et les boules bleu azur des plants d’angélique et de carottes : des groupes de  papillons orange foncé sont posés dessus ; de lourds frelons sont courbés sur les inflorescences blanches et jaunes des gaillets (ndlt : Paille du lit de Notre Dame, herbe dont on se servait dans les matelas « ladys’bedstraw » ) ; des libellules rousses et bleues, aux grandes ailes tremblantes et leurs fins réseau de veines planaient autour de ma tête. Je descends lentement un peu plus bas, et je vois soudain un flash en dessous, c’est mon ombre, jusque là invisible, qui finalement est apparue et qui glisse maintenant le long des herbes et des buissons.

    Mais je suis sauf, pas une âme qui vive à la ronde et la route située à 300 mètres au nord de la réserve est maintenant vide. Je peux atterrir. Les tiges de plus hautes herbes froufroutent contre le fond de mon podium, la plateforme avec les blocs de  panneau

    Mais avant de la poser sur une petite bosse, dans un accès de joie, je déploie à nouveau les  masques avec ma poignée de contrôle, et remonte à la verticale. Sous moi, le paysage rapetisse rapidement, se ratatine   les arbustes de la réserve, ses bords et ses clôtures, tous les taillis et buissons environnants. L’horizon commence à s’incurver sur tous les côtés dans un énorme sillon, s’ouvrant sur la voie ferrée distante de 2 kilomètres sur la gauche, ensuite sur un village à droite aux toits d’ardoises miroitants.

    Plus loin, à droite, se trouve Roslavka, l’état central de la Ferme d’Etat Lesnoy qui ressemble déjà à une petite ville. A gauche de la voie ferrée : des élevages de bovins de la succursale Komsomolsk  de Lesnoy ; elles sont entourées d’un cercle jaune de paille et de fumier sec piétiné. Dans le lointain, à l’ouest, là où disparaît la courbe légère de la voie ferrée (c’est réellement confondant : la voie ferrée est droite comme une flèche), il y a de petites maisons et le cube blanc bien propre de la gare de Yunino 6 km plus loin. Au-delà de Yunino, s’étend le Kazakhstan, avec ses terres dont l’infini se noie dans la brume chaude et bleuâtre.

    Et finalement, là en dessous de moi, c’est Isilkulia, mon pays d’enfance bien différent de la manière dont il apparaît sur les plans et les cartes avec leurs inscriptions et signes. Il est vaste, sans limites, vivant,  émaillé d’îles de taillis enchevêtrées et  sombre, d’ombres de nuages et de taches claires de lacs.

    L’énorme disque de la Terre avec tout ceci apparaît de plus en plus concave – je n’ai pas encore découvert la cause de cette illusion déjà familière. Je grimpe plus haut, les masses des rares nuages blancs plongent plus bas et le ciel est plus sombre qu’en dessous, il est d’un bleu foncé. Les champs visibles entre les nuages sont déjà recouverts d’une épaisse brume bleue qui s’épaissit et il est de plus en plus difficile de les distinguer. C’est trop triste ! je ne peux pas emmener avec moi mon petit fils Andrei qui a 4 ans, la plateforme pourrait facilement nous porter tous les deux…cependant on n’est jamais trop prudent…

     

    …Bonté divine ! Que suis-je en train de faire ? Je projette une ombre sur la clairière n’est-ce pas ? Ce qui signifie que je peux être vu par des milliers de gens, comme lors de cette mémorable nuit de Mars. Il fait jour en ce moment et je peux donc encore apparaître comme un disque, un carré, ou pire que l’on me voit en personne…Il y a aussi un avion cargo, que l’on entend pas encore mais qui vient droit sur moi, et dont la taille augmente rapidement ; je vois déjà le froid  miroitement de son fuselage et la pulsation de son  clignotant rouge anormal.

    Vite, en bas ! Je freine brutalement, je tourne ; le soleil est dans mon dos, mon ombre devrait être devant moi, sur le mur convexe gigantesque d’un nuage blanc. Mais il n’y a rien d’autre qu’une splendeur multicolore, un anneau brillant, irisé, un bien connu de tous les pilotes qui a frôlé le nuage devant moi.

    Je pousse un soupir de soulagement, car ceci veut dire que personne ne m’a vu ni moi  ni mon « double » en forme de triangle de carré ou de « banale » soucoupe…Une pensée jaillit (je dois dire qu’en dépit du désagrément physique et technique désespéré, l’imagination travaille beaucoup mieux et plus vite lors d’un vol en chute) : que se passerait-il si je n’étais pas le seul sur 5 milliards à avoir fait cette découverte ? Et si des appareils volants basés sur ce même principe, soit fabriqués artisanalement, soit professionnellement avaient été construits et testés depuis déjà longtemps ?

    Mais toutes les plateformes écrans ont la même qualité. Elles deviennent visibles à d’autres gens, par moments. Les pilotes eux-mêmes sont « transformés » et on les observe comme des humanoïdes en vêtements argentés, que ce soit petit et vert, ou plat comme s’ils étaient en carton (Voronezh, 1989), etc.

    Ainsi, il se peut très bien que ce ne soient pas des hommes d’équipage d’Ufos aliens, mais des pilotes terrestres et des constructeurs de petites plateformes comme la mienne, qui ont rendu leurs inventions fiables et qui temporairement apparaissent déformés (aux yeux des observateurs extérieurs bien entendu).

    A ceux qui, au cours de leurs études sur les insectes tombent sur le même phénomène et commencent à fabriquer et tester un gravitoplane (je suis convaincu que l’on ne peut pas faire la découverte sans les insectes) voici le conseil que je donne: volez seulement par les beaux jours d’été pour éviter de travailler lors d’orages et sous la pluie, de ne pas aller trop loin, ni trop haut avec la plateforme, de ne rien emporter avec soi à partir de la zone d’atterrissage, de fabriquer les éléments de l’assemblage pour qu’ils soient aussi solides que possible et d’éviter de tester l’appareil au voisinage de lignes électriques, de villes, de transports, ou de gens. Le meilleur site de test est une clairière dans une forêt éloignée aussi loin que possible de toute habitation. Autrement il peut se produire un phénomène connu sous le nom de poltergeist dans un rayon d’une douzaine de mètres, avec des mouvements inexpliqués d’objets domestiques, des commutateurs d’appareils électriques qui s’allument et s’éteignent et même mettent le feu. Je n’ai pas moi-même d’explication pour tout cela, mais il semble que ces phénomènes soient la conséquence de ruptures temporelles, une activité compliquée et traître.

    Il ne doit pas y avoir une seule particule, même un seul fragment minuscule qui  tombe pendant le vol ou dans la zone d’atterrissage. Rappelez-vous du phénomène de Dalnegorsk, le 29 janvier 1986, apparemment tragique pour les inventeurs, où l’appareil entier a explosé et s’est dispersé sur une vaste zone. Seuls quelques petits lambeaux de cellules filtre ont été retrouvés, impossibles à analyser chimiquement (comme ça devrait être). Rappelez-vous, j’ai écrit que les insectes capturés là-bas et déplacés ici dans un tube à essai disparaissaient, et dans la mesure où il n’était pas cassé, le tube était troué.

    Il se trouve que ces trous ressemblaient à ceux que l’on voit dans les vitres ; ces derniers apparaissent parfois dans des habitations ou immeubles de bureaux, à l’occasion en séries d’explosions dans les fenêtres de plusieurs pièces et sur plusieurs étages. Un trou a 3 à 5 mm, et s’élargit en cône vers l’intérieur, le diamètre de sortie étant de 6 à 15 mm. Le verre de certains bords de trous est fondu ou coloré en brun, tout juste comme ce qui se produisait dans le cas de mes insectes dans les tubes à essais.

    Il semble que ce type de poltergeist soit causé, non pas comme on le croit habituellement, par de microplasmoïdes à vie courte du type minuscule boule de foudre, mais par des particules et de petits grains tombés par inadvertance lors d’un test d’un appareil semblable au mien. Les photos des trous dans les vitres figurant dans ces pages font partie de ma documentation, c’est moi qui les ai prises au centre scientifique de l’Académie d’Agriculture près de Novosibirsk. Je peux les faire voir à toute personne qui le souhaite. Ces trous sont apparus entre 1975 et 1990, mais aucun d’eux sauf peut-être le tout dernier, n’est relié à mes vols.

    Je suis sûr qu’une partie des descriptions d’OVNIs correspond réellement à celles de plateformes, de quartiers de panneau et d’autres grosses pièces d’appareils sorties délibérément ou accidentellement du champ actif par ceux qui les ont conçues ou fabriquées. Ces pièces peuvent causer beaucoup de problèmes à autrui, ou au mieux produire une série d’histoires improbables et d’articles dans les journaux et les magazines, souvent accompagnés d’un commentaire « scientifique ».

     

    Pourquoi je ne dévoile pas maintenant les particularités de ma découverte ?

    Premièrement parce qu’il faut du temps et de l’énergie pour établir la vérité. Je n’ai ni l’un ni l’autre. Je sais combien cette tâche est intimidante. Partant de ma propre expérience, amère, quand je voulais obtenir la reconnaissance de mes précédentes découvertes, y compris d’une aussi évidente que celle de l’effet CSE, dont vous êtes, maintenant, vous, lecteurs bien convaincus de la réalité. C’était le résultat de mes efforts prolongés et assidus pour obtenir que le CSE soit reconnu scientifiquement.

     « Toute correspondance ultérieure avec vous au sujet de votre application de brevet aurait des effets contraires » 

     Je connais personnellement certains des Grands Prêtres de la Science et je suis certain que si j’avais pu obtenir une audience avec l’un d’entre eux (ce qui est maintenant pratiquement impossible), si jamais j’avais

    - ouvert ma boîte de peinture
    - fixé le mat
    - tourné la poignée 
    - et si je m’étais élevé au plafond,

     il n’aurait  pas été un peu impressionné – ou pire encore, il aurait donné l’ordre de jeter hors du bureau cet escroc. J’espère voir un temps où des jeunes remplaceront ces « prêtres ». 

    La deuxième raison de ma non divulgation est plus objective. J’ai trouvé ces structures antigravitationnelles seulement dans une espèce d’insectes sibériens. Je ne nomme même pas la classe à laquelle cet insecte appartient, parce qu’il semble être au bord de l’extinction, et la poussée de population que j’ai enregistrée, était peut-être locale et finale. Ainsi si je donnais le nom du genre et de l’espèce qui pourrait garantir que des gens malhonnêtes, à moitié compétent en biologie, n’iraient pas se ruer vers les ravins, les prairies et les forêts pour attraper peut-être les tout derniers échantillons de ce miracle de la nature. Qui peut garantir qu’ils ne laboureraient pas des centaines de clairières et ne mettraient pas à terre des douzaines de forêts pour obtenir cette proie potentiellement lucrative ?

    Par conséquent laissez donc pour de la science fiction tout ce que j’ai raconté dans ce chapitre et l’annexe. Puisse la nature elle-même ne jamais leur révéler son secret.

    Il en faudrait des efforts…ils ne seront jamais capables d’obtenir cela par la force car il y a encore plusieurs millions d’espèces d’insectes qui vivent sur notre planète. Passez déjà une heure au moins sur l’étude morphologique de chacun d’eux, ensuite, calculez les  probabilités de rencontrer celui qui n’est pas habituel et je vous souhaite sincèrement une grande assiduité et une très longue vie, si vous ne prenez aucun congé, travaillez 8 heures par jour, il vous faudrait mille ans de vie. J’espère que les lecteurs qui souhaitent une information immédiate sur ma découverte, mais pas dans des buts égoïstes, simplement de curiosité me comprendront et pardonneront.

    En fait que feriez-vous à ma place si vous deviez agir au mieux  des intérêts de la Nature Vivante ?

    De plus, je peux voir que des inventions similaires ont été faites par d’autres personnes qui ne se précipitent pas du tout pour apporter leur découverte chez les bureaucrates, et préfèrent voler la nuit dans le ciel comme d’étranges disques, triangles ou carrés aux reflets chatoyants.

    En chutant, ou plutôt en plongeant, je m’oriente moi-même pour voir s’il y a quelqu’un alentour. Je freine d’un coup à environ quarante mètres du sol, et j’atterris en sécurité où je l’ai toujours fait, sur une minuscule clairière dans la grande forêt de la réserve. Vous ne la trouverez  pas sur une carte, et même si vous y aviez été, vous ne pourriez pas la retrouver non plus.

    Ne me jugez pas sur le fait que des branches de plusieurs arbustes sont fendues « par l’éclair ». Le décollage aussi bien que l’atterrissage totalement vertical sont très difficiles et la trajectoire initiale est en plus grande partie inclinée, particulièrement au décollage, quand la plateforme est (pour quelle raison) emportée dans une direction opposée au soleil et parfois autrement.

    Je desserre les vis du mât de contrôle, ensuite je le raccourcis comme une antenne de radio portable, et je l’enlève de la plateforme que je plie en deux. Elle ressemble à présent à la mallette de peintre, elle est seulement un peu plus épaisse. Je mets la boîte, un peu de nourriture et quelques outils pour réparer la clôture dans mon sac à dos et je prends le chemin de ma clairière entre des arbustes et de petits églantiers.

    Bien avant de quitter la forêt, je vois un bon présage  - une famille de feu - des  champignons vénéneux qui se sont alignés sur l‘humus de la forêt selon une large courbe ou comme on les appelle en langage populaire un « rond ou cercle de sorcière »

    Pourquoi sorcière ? Et en général pourquoi ce beau champignon des forêts sibériennes est-il piétiné? J’ai souvent demandé aux ramasseurs de champignons pourquoi ils faisaient cela. La réponse était « parce qu’il n’est pas comestible ! » Mais le  gazon, l’argile, les ramilles, les souches d’arbres et les pierres sont aussi non comestibles.

    S’il y avait des cailloux par terre dans la forêt au lieu des champignons, personne ne taperait dedans. Il semble que l’on tape sur les champignons non comestibles parce qu’ils sont vivants, seulement pour les tuer ! Qu’est ce que donc que cela ?

    Les gens ont-ils vraiment ça dans le sang ? Taper sur les champignons,  écraser une punaise, tirer sur un oiseau, un lièvre ou un bison ? N’est-ce pas de là que viennent  la grossièreté, le sadisme, les pogroms, et la guerre ? On ne souhaite pas vraiment croire que c’est ça, mais je me mets dans la peau d’un Alien : j’arrive sur Terre pour rendre visite aux humains et je les vois taper dans les champignons, écraser des insectes, tirer sur des oiseaux et sur eux.

    Qu’est-ce que je ferai ? Je ferai faire immédiatement demi-tour à mon vaisseau et  repartirai. Je ne reviendrai pas avant au moins 500 années terrestres. Que feriez-vous, cher lecteur, si vous étiez un Alien ?

    Que cette petite famille de champignon vénéneux soit cachée à des yeux méchants et des pieds cruels, est au moins une bonne chose. Chaque été, je suis heureux de voir cette vie spéciale, ces chapeaux  humides, rouge cinabre aux larges écailles blanchâtres. Mais me voici arrivé à la clairière. J’y pose mes pas, comme d’habitude, le cœur toujours serré d’un ardent désir pour cette chère nature loin de Isilkul, avec la crainte que quelque « maître » pourrait un jour décider de la labourer, et avec une joie intégrale de la voir non labourée et non piétinée…

    Et vraiment  cela ne signifie rien que j’ai dans mon sac à dos une plateforme pliée, c'est-à-dire neutralisée, munie de quartiers de filtres microcellulaires gravitationnels, et avec entre eux un mât plié équipé de ses régulateurs de champ et d’une ceinture pour m’attacher au mât. Quelle différence cela fait que j’ai eu 50 ans d’avance en science contemporaine avec ma découverte ? Les gens en sont  encore à apprendre à fond ce qui la (ndlt :la nature)  concerne ainsi que de nombreux autres mystères de la Matière, de l’Espace, de la gravitation et du temps.

     Mais il n’y a aucune super civilisation sur n’importe quelle planète de n’importe quelle Super galaxie n’en est arrivée à recréer cette clairière et sa Vie vibrante, fragile, complexe, avec ses gaillets, ses odeurs de prairie et son herbe plume.

     Dans quel autre lieu dans l’Univers, pouvez-vous trouver un équivalent à cette campanule bleu-lilas, abritant dans ses profondeurs deux papillons exécutant leur danse d’amour ? Sur quelle autre planète un papillon bleu presque apprivoisé atterrit sur votre main tendue pour avoir le goût de saucisse salée, de fromage ou de cornichon ? Ou bien montant et descendant dans votre paume, ouvrant et fermant ses ailes grises dont l’arrière porte un fin décor de taches rondes en formes d’yeux ?

     

    …Il n’a  pas fallu longtemps pour que nous, humains commencions  à effectuer les premiers vols en ballons, puis en avion et maintenant en puissantes fusées envoyées vers d’autres corps célestes. Et par la suite? La prochaine fois, nous allons voler vers d’autres étoiles à une vitesse proche de celle de la lumière, mais, même la galaxie la plus proche sera encore hors d’atteinte.

    Toutefois, l’Humanité, si elle mérite de porter le nom d’Intelligente devra résoudre de nombreuses énigmes de l’Univers et ensuite surmonter aussi cet obstacle. C’est alors que tous les mondes de l’Univers deviendront accessibles, et proches, même s’ils sont à des trillions d’années lumière. Cela arrivera, car c’est une question de Raison, de Science et de technologie et de rien d’autre. Seulement, cette clairière peut disparaître si je ne fais pas en sorte – et il y a personne d’autre sur qui compter – de la protéger pour mes descendants des plus proches aux plus lointains d’entre eux.

    C’est pourquoi, maintenant, qu’est-ce qui est le plus valable pour l’Humanité : la préservation des insectes ou l’appareil fait maison capable de développer l’attraction vers le zénith d’au moins 100 kg et la vitesse horizontale de 30 à 40 km/min ? Je vous le demande cher lecteur… Mais réfléchissez bien avant de donner une réponse sérieuse et responsable.

     

    Observez ces images, ce sont celles de mon appareil, un assemblage plutôt simple. Un câble flexible dans une colonne de manœuvre transmet le mouvement de la poignée gauche aux masques gravitationnels

     

    En faisant se rejoindre ou se séparer ces « boîtes à ailes » je décolle ou j’atterris. Une fois, j’ai perdu la poignée de gauche dans une descente en chute libre et je me serais senti mieux si la plateforme n’avait pas creusé un puits plutôt profond dans le labour, d’abord à la verticale puis à l’horizontale en tournant le dos au soleil. C’est ainsi que non seulement j’ai survécu mais que je n’ai presque pas ressenti le choc, juste l’obscurité. Je me suis extrait avec mon appareil plutôt abîmé de ce puits, mais non sans efforts car le « puits » n’avait pas de tas de déblais.

     

    Je devais faire preuve de toute mon ingéniosité pour la camoufler. Si on m’avait vu de la route, il y aurait eu beaucoup de spéculations, qui auraient même pu conduire certains enquêteurs pleins de zèle jusqu’au coupable. Il y a d’autres puits similaires avec tunnel latéral et sans déblais qui se sont formés d’un seul coup le 24 Octobre 1989 dans les champs du district de Khvorostyansk dans la région de Samara. Le journal Komsomol'skaya Pravda en a fait une description détaillée le 6 décembre 1989. Il semble que je ne sois pas le seul. Et probable que j’en sois à « inventer une bicyclette ! » En effet, la partie supérieure de mon appareil lui ressemble bien : la poignée de droite sert à avancer horizontalement au moyen d’un câble aussi, grâce à l’inclinaison des deux groupes de masques des « boîtes à ailes. » Je n’ai jamais volé à plus de 25 km/min, mais préféré aller 10 fois moins vite.

     

    …Je ne sais pas si je vous ai persuadé, cher lecteur, que des appareils similaires seront bientôt disponibles pour pratiquement tout le monde, alors que la Nature Vivante, elle, sans laquelle les humains ne peuvent survivre, ne serait plus disponible pour personne, si nous ne la préservons pas. Mais je ne veux pas paraître complètement intéressé et je donnerai aux chercheurs un « autre brevet de Nature ». Il est également relié au mouvement et à la gravitation.

     

     

    Les physiciens disent qu’un corps en mouvement sans support c’est chose impossible. En d’autres termes, un appareil complètement isolé de l’environnement ne volerait pas ou ne circulerait pas. Une voiture ne se déplacerait pas sans roues en contact avec la route, un avion ne volerait pas avec un propulseur recouvert, pas plus qu’une fusée ayant ses tuyères bouchées. Le baron Münchhausen, qui s’était arrangé pour se propulser en l’air par les cheveux en partant de la boue a été la seule exception.

    Mon histoire s’est produite près de Novosibirsk en 1981, quand nous étions en train d’étudier la faune entomologique de l’alfalfa, ses pollinisateurs et insectes nuisibles. En parcourant le terrain, j’étais en train de « faucher » de l’alfalfa avec un filet à insectes et j’en recueillais ensuite le contenu, insectes, feuilles et fleurs dans un bocal de verre. Telle est la méthode d’étude – cruelle - des insectes des champs parce qu’il n’y en a encore aucune autre, meilleure, qui ait été inventée. Hélas, c’est ainsi que se faisait le travail tel que je l’avais appris à l’Institut de Chimie Agricole. J’allais jeter un morceau de coton imbibé d’éther dans le bocal et le refermer quand un petit cocon lumineux m’a sauté dessus.

    Il était ovale, plutôt dense et non transparent. Un des « prisonniers » du bocal devait l’avoir poussé, les cocons ne peuvent pas sauter d’eux-mêmes ! Mais il m’a prouvé que je me trompais : il a sauté une fois de plus, a cogné la paroi de verre et est tombé. Je l’ai sorti et l’ai placé dans un tube à essai à part. Une fois à la maison, je l’ai observé avec un microscope binoculaire, il n’avait rien de spécial, c’était un cocon comme un autre de 3mm de long sur 1,5mm d’épaisseur et il était ferme au toucher comme prévu. Le cocon sautait avec beaucoup d’énergie quand il était éclairé ou réchauffé par le soleil et se tenait tranquille dans l’obscurité. Il pouvait sauter jusqu’à 30 mm de longueur et, ce que j’ai trouvé encore plus remarquable, jusqu’à 50 mm en hauteur. A ce que je peux en dire, il volait doucement, presque sans culbuter. Il n’y avait pas de doute, c’était la larve de l’insecte qui était responsable de ce mouvement, mais impossible de voir comment cela se produisait.

    Plus tard, le cocon produira un insecte mâle de la famille ichneumon de l’espèce Batiplectes anurus apprécié en agriculture car ses larves sont des parasites du charançon, un nuisible pour l’alfalfa.

    Le cocon voltigeur atterrissait pour finir dans un endroit tranquille par exemple une fissure   dans le sol. Il doit avoir trouvé mon filet au cours de son étrange voyage, c'est-à-dire au moment où il a sauté. Tout ça ressemble à un poltergeist, aux sauts inexpliqués d’objets domestiques très souvent décrits dans des articles. Je le pose sur du verre et l’observe par en dessous : se pourrait-il que la larve se retire au fond (du cocon) et le libère ensuite d’un coup ? Il n’en était rien, il n’y avait pas de bosses nulle part et le cocon sautait quelle que soit la position où je le faisais rouler. Il était également remarquable de le voir sauter de côté à partir du verre horizontal et glissant.

    Je mesurais ses trajectoires : jusqu’à 35mm de long et 50 mm de haut, c'est-à-dire que le cocon s’élevait à 30 fois sa propre largeur. Comment faire pour que cette capsule soit sans support ? Avec un morceau de coton effiloché ! Je détasse donc les fibres d’un morceau de coton en l’étirant un peu, je place le cocon sur ce « nuage », je le mets dehors au soleil et j’attends impatiemment. Si l’habitant du cocon saute en frappant sur la paroi inférieure, faisant bondir le cocon hors de son support, cette fois, ça ne marchera pas parce que l’impact sera absorbé par les fines fibres du tampon de coton. Théoriquement, le cocon ne devrait même pas bouger. Mais non : il décolle de son tampon qui est immobile, lui, et se dirige sur le côté comme auparavant.

    Je mesure le saut, 42 mm, comme avant. L’insecte doit avoir cogné non pas le fond mais le haut du cocon à n’importe quelle vitesse, il doit avoir fait quelque chose qui a causé le mouvement de la capsule.

    Pour être franc, ce n’est qu’en rédigeant ces notes que j’ai ressenti une certaine émotion; en 1981, quelques années plus tôt, je n’avais rien trouvé de surnaturel dans les sauts de mon prisonnier. C’était parce que je savais que, selon la physique, il ne peut y avoir et il n’y a pas de choses qui bougent sans support. Autrement, j’aurais fait un élevage de 200 de ces insectes qui étaient – heureusement - assez courants et j’aurais étudié le phénomène à fond.

    Imaginons maintenant ceci : que se passerait-il si les batiplectes voulaient quitter la terre ? Un adulte, muni d’ailes, n’aurait aucune chance - notre atmosphère est plutôt raréfiée en altitude, et les ailes ne conviennent pas pour cela. Pour une larve ou un cocon, c’est complètement différent. Il pourrait, en théorie, après avoir fait monter sa capsule par un saut de 5 cm, la faire monter plus haut même tout en étant dans l’air et ainsi de suite…

    Et si le cocon était étanche à l’air, je parle là de la réserve d’air nécessaire à la respiration du pilote, alors l’appareil pourrait quitter l’atmosphère et n’aurait pas d’obstacles à parvenir à une vitesse illimitée. C’est là, toute la valeur incroyable et séduisante des choses qui bougent sans support, déclarées, hélas comme étant le produit d’une imagination vaine. Mais, même si vous n’êtes pas physicien vous avez encore du mal à imaginer ce qu’une minuscule larve fait là-dedans si son vaisseau bondit à 5 cm de haut. Cela ne peut tout simplement pas exister et pourtant elle saute !

    Selon les physiciens, ce qui « contredit les lois de la nature » est au-delà de la science. Le seul problème c’est que le Batiplectes anurus ne le sait pas du tout. L’interdit des physiciens doit aussi avoir été inconnue des biologistes expérimentés menant des recherches de pointe et qui ont honnêtement écrit ce qui suit à la page 26 du registre académique des Insectes de Russie européenne (vol III, page3= « Le cocon saute, c’est le résultat de mouvement brusque de la larve à l’intérieur du cocon ».

    En un mot, c’est un exemple qui fonctionne et est analysé d’une chose qui bouge sans support. Je vous donne cela cher lecteur. Inventez, concevez, construisez, et que Dieu vous fasse réussir ! Mais dépêchez vous, une guerre chimique massive a été menée bon train contre les insectes nuisibles de l’alfalfa la punaise du tabac (phitonomus), et l’humanité peut vraiment la gagner. Cependant, le prix peut en être trop élevé. Avec la destruction  de la punaise Phitonomus varnabilis, la faune de notre planète peut aussi perdre l’ichneumon Batiplectes anurus, car il parasite seulement cette sorte de charançon et ne peut survivre sans lui.

    Et pendant ce temps-là, toutes les propositions concernant l’utilisation d’armes biologiques contre les nuisibles, comme notre ichneumon lui  même et autres insectes prédateurs sont complètement rejetées par les grands chefs de l’agriculture russe et de la science agricole. Je les ai combattus sur ce sujet pendant des années, mais jusqu’ici avec peu de succès.

    Cependant, on peut comprendre ceux qui ont des responsabilités– comment arrêter les usines chimiques qui se répandent ? Et pourquoi les scientifiques du monde agricole s’occupent de certaines choses qui bougent sans support ce qui empêche de traiter l’alfalfa avec des poisons ? Dépêchez-vous, biologistes, ingénieurs, physiciens ! Car, si la Chimie gagne, ce mystère et avec lui, une quantité d’autres mystères qui lui sont liés s’en iront à jamais. Sans les insectes les gens ne l’inventeraient pas d’eux-mêmes. Croyez-moi, j’ai l’expérience acquise en 60 ans d’entomologie.

     

    A la fin de mon premier livre

    « A Million Riddles », publié à Novosibirsk en 1968, il y a un dessin que je reproduis ici :

    Un homme est en train de voler au dessus de la Cité Académique de Novosibirsk. Il fait voler un appareil basé sur une énorme paire d’ailes d’insectes. A cette époque, je rêvais d’inventer une machine comme celle-ci. Et curieusement le rêve est devenu réalité précisément à cause de l’amitié que je porte aux insectes – pas en copiant aveuglément les parties les plus remarquables – par exemple les ailes, ce qui me fait seulement sourire maintenant, mais grâce à une étude soigneuse de la nature vivante. Rien n’aurait été possible sans mes amis à 6 pattes. Personne ne pourrait faire sans eux.

     

    Ainsi sauvegardez leur monde, l’ancien monde, merveilleux monde des insectes, car c’est un trésor unique, infini des mystères de la nature ! Je vous en prie tous, prenez en soin ! »

     

     

     


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