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    La seule façon d’interpréter correctement certaines régions surélevées de la banquise d’Europe, la célèbre lune de Jupiter, serait d’y voir la trace de lacs géants à seulement 3 km de profondeur. Voila de quoi relancer le débat sur la présence de la vie sur Europe et l’exploration de son océan.

    L’article publié dans Nature par des planétologues de l’université du Texas à Austin aurait sans aucun doute plu à Arthur Clarke et Carl Sagan. Les chercheurs y exposent une nouvelle interprétation des images fournies par la sonde Galileo, lorsqu’elle explorait les lunes de Jupiter.

    On sait depuis les missions Voyager, auxquelles a participé André Brahic, que la surface d’Europe, l’une des lunes de Jupiter découvertes par Galilée, présente l’aspect d’une banquise. Peu cratérisée, cette surface est donc très jeune. De multiples structures font penser que de l’eau liquide doit y exister en profondeur et parfois rejoindre la surface à l’occasion de processus tectoniques générant des fractures. L’une de ces structures a été baptisée un chaos par les planétologues.

    On en trouve de nombreux exemples sur Europe, comme Conamara et Thera Macula. Ce genre de structure n’est pas propre à Europe car, en exogéologie, on désigne aussi ainsi une région chaotique brisée en blocs aux contours irréguliers, probablement formée par l’effondrement du sol sous son propre poids. On trouve ainsi des chaos sur Mars.

    Thera Macula, l'un des chaos d'Europe, est ici présenté avec des fausses couleurs indiquant l'altitude, du bleu au rouge. © Paul Schenk-Nasa

     

    Dans le cas d’Europe, les planétologues étaient perplexes depuis des années. Le problème vient du fait que, s’il ne semble pas douteux qu’il existe un océan d’eau liquide sur Europe, l’épaisseur de la couche de glace la recouvrant n’est pas bien déterminée. Selon certaines estimations, elle serait supérieure à 10 km, quand d’autres l’estiment à moins. Selon les modèles utilisés, les scénarios possibles pour la genèse des chaos d’Europe ne sont pas les mêmes et il devient problématique de faire intervenir des diapirs ou des cellules convectives de glace.

    Les leçons de la géophysique terrestre

    Les chercheurs de l’université d’Austin ont transposé à Europe les modèles construits sur Terre pour expliquer les observations concernant les glaciers, en particulier lorsque du volcanisme intervient comme c’est le cas en Islande. Selon eux, tout s’éclaire si l’on imagine l’existence de grandes poches d’eau liquide transitoires dans la banquise d’Europe.

    Une vision d'artiste de la formation du lac sous-glaciaire à l'origine probable des chaos d'Europe. © Britney Schmidt/Dead Pixel VFX/Univ. of Texas at Austin

     

    Des lentilles d’eau liquide similaires sont connues sur Terre et elles se traduisent d’abord par un bombement de la surface du glacier avant que des fractures ne s’ouvrent en surface et que le dôme ne s’effondre suite à la dépressurisation. De gros fragments de glace se trouvent alors prisonniers dans de l’eau liquide qui gèle à nouveau tout en augmentant de volume. Le résultat final est alors typiquement un renflement d’aspect chaotique.

    En ce qui concerne Europe, d’après les chercheurs, les chaos observés résulteraient de la présence de véritables lacs d’eau liquide à quelques kilomètres de profondeur seulement de la surface de la petite lune. Le volume d’eau liquide dans ces lacs pourrait être de l’ordre de grandeur de celui des lacs d’Amérique du Nord.

    http://etat-du-monde-etat-d-etre.net/de-l-univers/decouvertes/jupiter-des-lacs-geants-sous-la-banquise-de-la-lune-europe


    Une vidéo montrant la formation d’un chaos sur Europe avec des images de synthèse. © Nasa-Goodnews-YouTube
     

     

    En tout état de cause, si de la vie existe dans les profondeurs de l’océan d’Europe, quelques-uns des organismes présents pourraient bien se retrouver dans ses lacs qui communiquent très probablement par des fractures aussi bien avec l’océan qu’avec la surface d’Europe. Il devient donc encore plus intéressant de dresser une carte très précise de la surface d’Europe, probablement à l’aide de voilier solaire, pour déterminer ensuite le meilleur endroit où un sous-marin pourrait rejoindre facilement un de ces lacs.

    La première forme de vie extraterrestre que l’humanité pourrait rencontrer pourrait bien être européenne…


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    Plongeon de comète (cliquez pour voir la vidéo)

    Comète suicidaire

    Quelques heures après sa découverte par un astronome amateur (le 30 septembre), une comète inconnue s’est précipitée dans le Soleil. Le spectacle a été observé avec lecoronographe Lacsco C2 installé sur la sonde spatiale SoHO.

    C’est toujours impressionnant à voir. Ce n’est, bien sûr, pas la première fois que les astronomes observent une comète suicidaire. Elles sont nombreuses et la sonde spatiale d’observation solaire SoHO en a surpris plus de 2 000 en l’espace de 15 ans d’observation. En général, il s’agit de fragments errants de la comète de Kreutz qui s’échouent sur notre étoile.
    Celle-ci (image animée ci-dessus) venait à peine d’être découverte quand elle fut capturée par le Soleil. Particulièrement brillante, elle se précipite dans le monstre brulant dont, évidemment, elle ne réchappera pas. De prime abord, elle apparait longue et plutôt de taille importante or comme tous ses congénères, c’est un vulgaire gros cailloux (quelques centaines de mètres, quelques km). Rappelons que le Soleil, étoile pourtant banale, a un diamètre de 1,4 millions de km ! Autrement dit, la chute d’une comète est comparable à une goutte d’eau versée dans l’océan …

     
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    La tache solaire AR1302 visible à l’oeil nu !

    Sunset sunspot AR1302

    La tache solaire AR1302 visible à l'oeil nu à la surface du Soleil - Photo de Fabiano Belisario Diniz

    La tache solaire AR1302, plusieurs fois évoquée ces derniers jours est si grande qu’elle est visible à l’oeil nu à la surface du Soleil. Attention de ne pas regarder le Soleil directement sauf avec un filtre adapté ou d’attendre le coucher du Soleil !

    La tache sombre AR1302 continue de croître. Déjà à l’origine de trois puissantes éruptions solaires de classe X, cette importante région active (Active Region) n’a pas finit de faire parler d’elle. Selon les prévisionnistes du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), il y aurait 40 % de chances pour qu’une nouvelle éruption d’amplitude maximale puisse survenir dans les prochains jours.

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    En vidéo, six éjections de masses coronales en un jour

    sunspot 1302

    Tache solaire 1302, à l'origine de deux puissantes éruptions solaires

    Le Soleil montre une activité en hausse. En un peu plus de 24 h, six CME ont été observées. Quelques jours plus tard, la tache 1302 était à l’origine de deux violentes éruptions solaires.

    L’activité solaire bat son plein ! Les instruments de la sonde spatiale SoHO ont enregistrées pas moins de six éjections de masses coronales (CME) en un peu plus de 24 heures, les 19 et 20 septembre. Les astronomes n’avaient pas cela plusieurs années.

    Hormis une, aucune de ces bourrasques de particules solaires ne se dirige vraiment vers la Terre. Celle-ci pourrait heurter le champ magnétique terrestre et, comme de coutume, provoquer des aurores polaires.

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    En vidéo, puissante éruption sur le limbe du Soleil

    Violente éruption de classe X sur le limbe du Soleil.

    Il y a quelques heures, les caméras des sondes spatiales SDO, SoHO et STEREO ont enregistrées une forte éruption solaire, classée X 1.4. Située dans la région de la tache solaire 1302, elle est visible sur le limbe Est de notre étoile.

    Source : SDO et SolarHam.


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